Impact de la correction du risque supplémentaire de décès non lié au cancer sur l'estimation des indicateurs de survie nette et de guérison
Auteur / Autrice : | Laura Botta |
Direction : | Valérie Mison-Jooste |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Médecine, santé publique, environnement et société |
Date : | Soutenance le 05/12/2024 |
Etablissement(s) : | Bourgogne Franche-Comté |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Environnements, Santé (Dijon ; Besançon ; 2012-....) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement de préparation : Université de Bourgogne (1970-2024) |
Laboratoire : Centre de recherche Translationnelle en Médecine moléculaire (CTM) (Dijon) | |
Jury : | Président / Présidente : Côme Lepage |
Examinateurs / Examinatrices : Gwenn Menvielle, Catherine Legrand, Riccardo Capocaccia, Angela Mariotto | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Gwenn Menvielle, Catherine Legrand |
Mots clés
Résumé
Dans le cadre de la survie relative (SR), les survivants du cancer sont généralement supposés avoir le même risque de mortalité que les individus de la population générale de mêmes caractéristiques, en plus du risque spécifique dû au cancer. Cette hypothèse est utilisée dans le modèle conventionnel de guérison de mélange pour estimer la proportion de patients guéris (CF), ie qui ne mourront pas du cancer. Cependant, cette hypothèse ne se vérifie pas toujours.Mon hypothèse est que les survivants, même si leur cancer a été définitivement guéri, peuvent présenter un risque supplémentaire de mortalité non cancéreuse par rapport à la population générale. Cela pourrait être dû aux effets secondaires à long terme des traitements, à un second cancer ou à l'exposition à des facteurs de risque liés au mode de vie ou à l'environnement. Une analyse antérieure des données de la population des États-Unis a montré l'existence d’un surrisque de décès par autre cause par rapport à la population générale.Ignorer le surrisque de mortalité non cancéreuse auquel sont exposés les survivants du cancer peut conduire à des estimations biaisées de la CF, c'est-à-dire de la proportion de patients qui ne mourront pas de leur cancer, et d'autres indicateurs de survie pertinents, par exemple la survie nette. Les recherches sur les méthodes permettant d'estimer avec précision la mortalité par autres causes des survivants du cancer se multiplient.Cette travail vise à tester la fiabilité et la robustesse du nouveau modèle de guérison de mélange qui tient compte de ce risque dans différents contextes à l'aide d'une étude de simulation. Sur la base de ces résultats, la méthode a été appliquée à des données réelles, afin d'estimer le surrisque de mortalité non cancéreuse pour les patients atteints de cancer et la CF corrigée, en se concentrant sur certains cancers de l'adulte et sur les enfants ainsi que les adolescents et jeunes adultes (AJAs). Les AJAs sont définis comme les personnes diagnostiquées entre 15 et 39 ans, conformément à la définition internationale proposée par le Réseau européen pour le cancer de l'enfant et de l'adolescent (ENCCA).Des études antérieures ont montré que les survivants d'un cancer de l'enfant ou de l'adolescent présentent un risque de mortalité accru par rapport à la population générale. Les décès chez ces survivants sont principalement dus au cancer initial, suivi de néoplasmes malins secondaires et d'effets secondaires du traitement.L'objectif de cette partie du projet est d'appliquer le nouveau modèle de guérison de mélange à de petites populations telles que les AJAs et à une population présentant un risque de décès réduit dans la population générale, c'est-à-dire les enfants. À notre connaissance, la littérature sur l'utilisation des modèles de guérison de mélange pour les AJA et les enfants atteints de cancer est rare.Pour l'application du modèle à des données réelles, la base de données EUROCARE 6 sera utilisée pour illustrer le surrisque de décès non cancéreux et son impact sur la survie nette et les estimations de la CF.EUROpean CAncer REgistry based study on survival and care of cancer patients (EUROCARE)est une initiative de recherche collaborative axée sur la survie au cancer au sein de la population en Europe. L'équipe de recherche d'EUROCARE est basée à l'Istituto Nazionale Tumori di Milano (INT) et à l'Istituto Superiore di Sanità à Rome, et je suis membre du comité des chercheurs d'EUROCARE 6.Ces résultats contribueront, je l'espère, au débat sur la définition du « droit à l'oubli pour les patients atteints de cancer » et à la gestion des effets secondaires tardifs, qui est rarement abordée dans les études épidémiologiques. Le travail sera effectué en collaboration avec la Fondazione IRCCS Istituto Tumori di Milano.