Questions de paléographie arménienne ˸ l'évolution de l'écriture à travers l'étude des fragments
Auteur / Autrice : | Chahan Vidal-Gorène |
Direction : | Marc Smith, Aram Mardirossian |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Etudes médiévales |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2017 |
Etablissement(s) : | Université Paris sciences et lettres |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École pratique des hautes études |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre Jean Mabillon |
établissement opérateur d'inscription : École nationale des chartes (Paris) |
Mots clés
Résumé
La paléographie arménienne est une discipline récente, qui émerge à la fin du xixe avec le Père mekhitariste Yakovbos Taean. Il est le premier à réellement proposer une description détaillée des lettres arméniennes, une classification et une théorie argumentée de leur évolution qui, selon l'historien du ve siècle Koriwn, ont été inventées par Mesrop Machtots en 405 ap. J.-C. De nombreux auteurs ont depuis discuté et enrichi ses travaux. On peut ainsi citer les plus notables : Hrac'eay Acarean (1928), Aot Abrahamyan (1940, 1958, 1973), et surtout Dickran Kouymjian et Michael Stone (2002) qui se sont intéressés à 193 extraits de manuscrits complets et datés dans leur monumental et très précieux album de paléographie arménienne. Toutefois, ces auteurs ne se sont intéressés qu'à des manuscrits datés. Or, entre l'invention supposée de l'alphabet arménien en 405 ap. J.-C et le premier manuscrit daté de 862, il y a un hiatus de plus de 450 ans. Durant cette période, nous n'avons que des inscriptions lapidaires, et des fragments de manuscrits. Les conclusions, souvent disputées, sur l'évolution de l'écriture, la terminologie à employer et les critères de datation, ainsi que les théories de l'évolution souffrent donc de cette lacune. L'originalité de notre recherche repose en particulier dans l'étude de ces fragments de manuscrits, notamment les palimpsestes antérieurs au ixe siècle pour combler ce hiatus, avec une vision globale des caractères manuscrits arméniens grâce aux bases de données du Calfa.fr. Elle se place dans une démarche de comparaison et de mise en perspective avec la paléographie latine, discipline où les typologies sont désormais établies, et les méthodes d'étude éprouvées. Cette recherche poursuit plusieurs objectifs. Il s'agit d'une part d'apporter un éclairage nouveau sur l'écriture arménienne et de renouveler la façon d'appréhender les manuscrits arméniens, en disposant d'une terminologie sûre, d'une représentation du développement des lettres et de l'évolution de l'écriture arménienne, ainsi que de critères permettant la datation des manuscrits. D'autre part, nous nous proposons d'étudier les critères strictement paléographiques permettant de simplifier les problèmes de reconnaissance automatique de l'écriture manuscrite. La thèse s'inscrit ainsi dans une démarche pluridisciplinaire, en incluant également les champs des sciences cognitives et de l'intelligence artificielle.