Réduction de schémas cinétiques par la méthode de chimie virtuelle : application à la propulsion solide
Auteur / Autrice : | Tan-Phong Luu |
Direction : | Benoît Fiorina |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Energétique |
Date : | Inscription en doctorat le 01/04/2021 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences Mécaniques et Energétiques, Matériaux et Géosciences |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : EM2C - Energétique Moléculaire et Macroscopique, Combustion |
Référent : CentraleSupélec |
Mots clés
Résumé
La maîtrise de la thermochimie est une partie intégrante du cur de métier d'ArianeGroup. Elle est nécessaire tant à la compréhension du comportement du propulseur au court du tir qu'à la maîtrise des procédés de fabrication des lanceurs. Des études récentes menées dans le cadre du développement du moteur à propergol P120 Ariane 6 ont souligné l'importance d'une représentation précise de l'évolution du mélange gazeux dans la compréhension de la dynamique interne du propulseur dans les différentes phases du tir, avec en particulier l'allumage. Parallèlement, il a été observé qu'une bonne modélisation des ambiances radiatives générés par les gaz de combustion nécessite une prise en compte des phénomènes de post-combustion des gaz de propergol ; ces données sont essentielles à la définition fine des protections thermiques externe du lanceur comme au dimensionnement des installations industrielles pyrotechniques associées à sa fabrication. Par ailleurs, la montée en cadence de la production des tuyères Ariane 6 impose une optimisation des moyens de production des matériaux composites en voie CVI (chemical vapor infiltration). Si des cinétiques complexes sont aujourd'hui disponibles afin de modéliser ces phénomènes, un modèle bas ordre reste nécessaire à l'optimisation rapide et efficace des chargements de fours de densification. L'objectif de cette thèse est alors d'appliquer une méthode novatrice, dite de ''chimie virtuelle'', à ces deux problématiques. La chimie virtuelle a été proposée et développée au laboratoire EM2C dans le cadre de la thèse de Mélodie Cailler [1,2] dirigée par Benoît Fiorina. Cette technique repose moins sur l'analyse du schéma réactionnel complet que sur l'optimisation des propriétés physico-chimiques d'espèces et de réactions équivalentes à partir d'une base de cas tests prédéfinis. Elle propose ainsi de bâtir un système chimique réduit semblable, dans sa forme, à un schéma réactionnel traditionnel, et donc aisément intégrable dans une chaîne de calcul industriel. Cette méthode bénéficie par ailleurs des atouts traditionnels des méta-modèles faible coût d'évaluation, bonne précision dans la zone d'optimisation- tout en permettant une convergence exacte, dans le cas d'un grand nombre d'espèces et de réactions, vers le schéma réactionnel initial. L'efficacité de la méthode a été démontrée pour la prédiction du monoxyde de carbone issus de la combustion d'un hydrocarbure lourd : le kérosène. Pour une précision similaire, le coût de calcul d'une flamme 3D turbulente est environ 10 fois plus faible que celui engendré par une chimie analytique réduite [3]. Les travaux de thèse de Giampaolo Maio, également doctorant au laboratoire EM2C, ont étendu la méthode de chimie virtuelle aux pertes thermiques [4] et à la prédiction des oxydes d'azote. Des travaux sont également en cours sur la prédiction des suies et sur la prédiction des polluants issus de la combustion diphasique. Les enjeux scientifiques qui seront relevés dans la thèse sont d'une part de proposer un schéma cinétique virtuel capable de prédire la composition complexe des gaz lors de la post-combustion du propergol, et d'autre de définir une stratégie de modélisation fine et à coût CPU réduit de la synthèse par voie CVI des matériaux composites.