Organiser des mondes communs : trouver une place pour soi
Auteur / Autrice : | Lucie Chartouny |
Direction : | François Xavier De vaujany |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Management |
Date : | Inscription en doctorat le 31/08/2020 |
Etablissement(s) : | Université Paris sciences et lettres |
Ecole(s) doctorale(s) : | SDOSE Sciences de la Décision, des Organisations, de la Société et de l'Echange |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Dauphine Recherches en management (Paris) |
établissement opérateur d'inscription : Université Paris Dauphine-PSL (1968-....) |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Pour Bruno Latour, face aux crises actuelles et notamment la crise écologique, Il n'y a pas de monde commun, il faut le composer (2011). Nos désaccords sont fondamentaux quand il s'agit de comprendre la réalité d'une crise. Un monde commun doit être composé collectivement en prenant en compte la pluralité de perspectives. Pour cela, il faut répondre à deux questions autour de la situation qui pose problème. La première question est qui compte pour répondre à ce problème ; la deuxième est comment ces choses et personnes qui comptent peuvent cohabiter. Il existe des ennemis qui sont exclus du collectif, mais qui pourront demain être réintégrés. Ma proposition est de considérer que certaines organisations - certaines associations et mouvements plus informels - cherchent à organiser au quotidien des mondes communs, en redonnant une voix, de l'importance et de la dignité à des personnes ou à des choses qui ne comptent plus dans le reste de la société, et en cherchant à trouver des façons de vivre avec celles-ci. Ces organisations peuvent par exemple réaliser des actions pour soutenir des personnes en situation de vulnérabilité au travers d'un hébergement, de maraudes, de distributions alimentaires. Je m'intéresse à l'organizing de ces mondes communs, à ses tensions et ses réalités. Pour mieux comprendre cet organizing, je reviens aux travaux d'Hannah Arendt et de John Dewey qui portaient des visions du monde commun centrées sur l'action collective menée par un groupe de personnes. L'idée de mondes communs fait également écho aux travaux en sciences de gestion portant sur les prefigurative politics. Certaines organisations affirment vouloir faire exister au présent plutôt que dans un futur hypothétique des valeurs, pratiques et processus qui font vivre la société idéale qu'elles appellent de leurs vux. Leurs processus organisationnels quotidiens expriment et incarnent leurs revendications ou objectifs, voire deviennent les revendications. - Comment s'organisent ces mondes communs - en termes de lieux, de relations et de rôles, de règles, de pratiques et de corps ? L'enjeu est notamment de décrire les processus organisationnels à l'uvre pour le management de soi au sein de ces organisations. - Dans quelle temporalité commune se composent-ils ? - Comment ces mondes communs peuvent-ils exister en dehors des organisations qui les font vivre et transformer l'espace public ?