Thèse en cours

l'analyse des sûretés réelles au regard de l'efficacité économique du droit

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Auteur / Autrice : Sègbégnon Kintokonou
Direction : Jérôme Attard
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Droit Privé
Date : Inscription en doctorat le 01/09/2020
Etablissement(s) : Artois
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale en Sciences humaines et sociales
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre Droit Ethique et Procédures

Mots clés

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Résumé

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Généralement, le coût du crédit est lié aux risques. Les garanties, qui constituent un renforcement de la force obligatoire des contrats et de par la sécurité qu'elles offrent, permettent de limiter ces risques en favorisant implicitement la réduction des coûts de transaction . On le voit l'étude du droit des sûretés ne peut rester insensible à une réflexion sur l'efficacité économique du droit telle qu'inspirée par les travaux de R. Coase, G. Calabresi et R. Posner. L'économie reposant sur le crédit, qui lui-même suppose de rassurer son dispensateur contre le risque de défaillance du débiteur ; le rôle prépondérant des garanties dans le cadre des activités professionnelles a été l'un des motifs justifiant la profonde réforme du droit français des sûretés opérée par l'ordonnance du 23 mars 2006 . Dans le but d'accroitre et de faciliter le financement des entreprises, il était nécessaire de renforcer l'efficacité des sûretés. Après une décennie, si la modernisation et l'attractivité de notre droit des sûretés réelles sont l'une des principales motivations de cette réforme, il est aujourd'hui judicieux de faire un bilan. A cet titre, nous constatons que plusieurs réformes ont succédé celle de 2006 et ont contribué largement à l'évolution du droit des sûretés réelles. Et malgré cette évolution très remarquable et louable, le droit des sûretés réelles est loin de connaitre son apogée dans la mesure où de nouvelles réformes sont en vue dans les prochaines années. D'abord, le droit français des sûretés réelles est caractérisé par sa complexité en raison de sa diversité surtout lorsqu'on souhaite déterminer les règles destinées à garantir le recouvrement de créances. Or, si les droits de propriété sont bien établis, l'intervention de l'état doit favoriser un cadre de négociation au sein duquel les parties confrontent directement leurs intérêts en vue de la conclusion d'une transaction de manière à ce que les coûts de transactions soient réduits. C'est à cela que répondrait l'efficacité économique du droit . On le constate bien que la recherche d'une efficacité économique du droit a contribué non seulement à l'apparition d'une multitude de nouvelles sûretés réelles et à l'émergence des sûretés sans dépossession avec leurs régimes respectifs mais aussi à l'évolution du régime de celles existantes. Cette recherche a-t-elle abouti aux résultats escomptés ? Le développement du sujet « l'analyse des sûretés réelles au regard de l'efficacité économique du droit » a pour vocation d'évaluer d'une part l'attractivité des sûretés réelles sur le plan interne et d'autre part sur le plan international. Face à une panoplie de sûretés, le créancier se voit interroger sur l'opportunité d'une « bonne sûreté » Une « bonne sûreté » est, d'abord une sûreté dont la constitution est simple et peu onéreuse pour ne pas augmenter le coût du crédit. Ensuite, elle doit être adaptée à la dette qu'elle garantit – ni trop, ni pas assez – afin d'éviter l'abus de sûreté qui gaspille le crédit du débiteur. La sûreté doit être efficiente, c'est-à-dire donner au créancier la certitude d'être payé à l'échéance, si le débiteur ne s'exécute et enfin sa réalisation doit être simple, afin d'éviter les lenteurs et les frais inutiles. L'objectif de la thèse, dans un premier temps est d'analyser les différentes sûretés réelles à l'aune de ces critères pouvant justifier un bon choix. A cet égard, le choix pourrait dépendre non seulement de la situation ou des besoins du débiteur mais aussi de la nature des biens pouvant faire l'objet de la garantie. A la suite, la « bonne sûreté » serait celle qui répond au mieux à l'équilibre entre la sécurité des intérêts du créancier et les droits du débiteur. Dans un second temps, la conciliation entre le droit des sûretés réelles et les procédures collectives est assez centrale pour le créancier qui doit se garantir le recouvrement de sa créance en cas de la défaillance de son débiteur. A ce titre, il reviendrait de s'interroger sur les sûretés qui résistent à la procédure collective. Le droit de rétention suppose que le créancier bénéficie d'un pouvoir effectif de blocage sur le bien affecté en garantie. A côté du droit de rétention effective, les faiblesses du gage sans dépossession, sûreté réelle « traditionnelle » préférence, ont motivé le rééquilibrage opéré par la loi du 4 août 2008, permettant que « celui qui bénéficie d'un gage sans dépossession » bénéficie aussi d'un droit de rétention. Bien que le droit de rétention effective et celui fictif bénéficier des mêmes privilèges, les effets de celui-ci sont neutralisés durant la procédure collective tant qu'une chance de sauvetage existe. Dans les cas, la sûreté doit permettre au créancier d'obtenir paiement malgré l'ouverture d'une procédure à l'encontre du débiteur. A défaut, les mécanismes de réalisation de la sûreté doit permettre au créancier de réaliser les biens grevés rapidement. Il faut évidemment s'interroger sur l'attractivité de la sûreté au plan international. Le droit des sûretés réelles est beaucoup influencé par le droit des propriétés. Et dans un contexte international où les biens sous voués à circulés avec l'émergence des multinationales, la sûreté doit répondre aux impératifs du commerce international . Les nécessités économiques sont l'une des raisons fondamentales pour laquelle le législateur français doit penser à une uniformisation internationale de son droit des sûretés réelles. En raison, de son caractère trop octogonal , le droit positif français en état actuel présente très peu d'attractivité au plan international. Il est donc nécessaire de procéder à une amélioration dans une perspective d'attractivité de la sûreté au plan international en favorisant un régime unique afin d'entrer dans la dynamique des systèmes juridiques voisins.