Thèse en cours

Langues et cultures en contact. La sinologie française à la rencontre du chinois : Prémare, Abel-Rémusat, Stanislas Julien

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AttentionLa soutenance a eu lieu le 15/12/2023. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Man Liu
Direction : Siyan Jin
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Études chinoises
Date : Inscription en doctorat le
Soutenance le 15/12/2023
Etablissement(s) : Artois
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale en Sciences humaines et sociales (Amiens)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Textes et Cultures
Jury : Président / Présidente : Rémi Mathieu
Examinateurs / Examinatrices : Siyan Jin, Michel Espagne, Bart Dessein, Joël Bellassen, Xiaoping Dong
Rapporteurs / Rapporteuses : Michel Espagne, Bart Dessein

Résumé

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Dans le cadre des théories des transferts culturels et de la réception, cette thèse à travers les analyses des processus complexes du transfert du chinois entre les aires culturelles chinoise et française, montre dans quelle mesure le chinois transféré dans l’aire culturelle française conserve son fait linguistique et sa tradition d’acquisition. Notre recherche s’est développée à la base de trois ouvrages du chinois les plus représentatifs de l’histoire de la sinologie française aux XVIIIème et XIXème siècles : la Notitia linguæ sinicæ (1728) du Père Prémare, les Élemens de la grammaire chinoise (1822) d’Abel-Rémusat et la Syntaxe nouvelle de la langue chinoise (1869-1870) de Stanislas Julien, selon trois aspects : la réception de l’écriture chinoise, le mode de construction de la grammaire chinoise et l’horizon d’attente sur les textes chinois. Ce travail offre de nouveaux cas d’étude pour la théorie des transferts culturels, en démontrant des points de vue théoriques déjà exposés. Les analyses quantitatives nous ont permis de voir plus distinctement que les trois récepteurs français ont transféré les faits linguistiques dans leur propre aire culturelle : la proportion la plus élevée des morphophonogrammes parmi les six procédés d’écriture chinoise, l’absence de règles générales dans les 214 radicaux ou encore le rôle important des particules dans la philologie traditionnelle chinoise ; et qu’ils ont fait apparaître la tradition d’acquisition des Chinois qui commencèrent leur études par les textes canoniques, notamment les Quatre livres, par les interprétations des seuils des caractères chinois et la sélection des textes classiques. Ces résultats nous encouragent à avancer une nouvelle perspective de notre recherche : les particularités linguistiques perceptibles quantitativement ou les éléments les plus possiblement quantifiables, ont plus facilement conservés leur fait linguistique ou tradition d’acquisition dans le processus du transfert culturel. Les études diachroniques sur les trois documents cibles rédigés à différentes périodes nous ont montré les sélections communes des trois récepteurs français et l’horizon d’attente général de la sinologie française aux XVIIIème et XIXème siècles. Le cadre des parties du discours occidental ajouté à un grand nombre de particules dans la philologie traditionnelle chinoise, en s’appuyant sur une abondance de citations extraites des meilleures œuvres deviennent le mode normalisé de construction de la grammaire chinoise chez ces trois récepteurs français. L’accent simultané sur les textes classiques confucéens et les textes littéraires en langue vulgaire devint l’horizon d’attente général de la sinologie française sur les textes chinois à cette époque. Le premier genre de textes représente la conservation de la tradition d’acquisition des Chinois, le second genre de textes révèle l’horizon d’attente des trois récepteurs français sur les mœurs des Chinois. Les horizons d’attente différents de ces trois récepteurs français ont promu le développement de la sinologie française. Grâce à son attention particulière à la rhétorique chinoise, le Père Prémare a établi un dialogue linguistique, religieux et philosophique à partir de celle-ci entre la culture chinoise et la culture occidentale. En tant que pionnier de la sinologie professionnelle en France, les observations d’Abel-Rémusat sur le chinois s’approchèrent mieux des faits linguistiques par rapport à celles de ses prédécesseurs. Son intérêt pour l’étude du mandchou, des textes bouddhistes et la traduction des romans chinois conduisit l’orientation de la recherche de Stanislas Julien et de ses successeurs français. Dans notre future recherche, nous ajouterons synchroniquement et diachroniquement les nouveaux cas d’étude, pour progressivement esquisser l’histoire de la sélection et l’évolution de l’horizon d’attente de la sinologie française sur la langue et la culture chinoise.