Monétisation des déficits publics et tentatives de contrôle monétaire en monnaie endogène : perspectives théoriques et d’histoire de la pensée économique
Auteur / Autrice : | Jonas Grangeray |
Direction : | Jonathan Marie, Laurent Le Maux |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences économiques |
Date : | Soutenance le 21/11/2024 |
Etablissement(s) : | Paris 13 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Érasme (Villetaneuse, Seine-Saint-Denis) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'écononomie de Paris Nord (Villetaneuse) |
Jury : | Président / Présidente : Rebeca Gomez-Betancourt |
Examinateurs / Examinatrices : Eric Tymoigne, Marc Lavoie, Tristan Auvray | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-François Ponsot, Joëlle Julie Leclaire |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Notre thèse adopte une perspective d'histoire de la pensée économique afin de proposer une réflexion originale sur la monnaie endogène. Nous analysons plusieurs propositions et théories associées à la monétisation des déficits publics et à la monopolisation de l'émission monétaire par l'État mises en avant du XIXe siècle à nos jours : principalement le plan d'instauration d'un papier monnaie étatique de l'anti-bullioniste Thomas Attwood (1817), la réforme de 100% réserves des années 1930 d'Henry Simons (1933) et Irving Fisher (1935), ainsi que la Modern Monetary Theory (MMT). Toutes ces approches sont caractérisées par une compréhension du caractère endogène de la monnaie émise par les crédits banques commerciales. Sur la base de ces analyses d'histoire de la pensée économique, nous avançons trois développements théoriques, visant à enrichir la théorie de la monnaie endogène, et plus spécifiquement la théorie post-keynésienne horizontaliste. Le premier est une critique interne de la théorie du multiplicateur de base monétaire, fondée sur la divergence entre les théoriciens du multiplicateur comme instrument de contrôle de la banque centrale sur l'offre de monnaie et ceux du multiplicateur variable. Le second correspond à l'existence de composantes exogènes à la création monétaire, en particulier la monnaie injectée par les déficits publics. Enfin, le troisième développement constitue ce qu'on appelle la théorie de la vélocité de la monnaie endogène, qu'on a construit sur la base des travaux de Simons et d'anciens post-keynésiens comme Minsky (1957) et Kaldor (1970), et dont on insiste sur la compatibilité avec l'horizontalisme.