Prise en considération des normes canoniques et civiles dans l'entreprise de tendance catholique en France
Auteur / Autrice : | Franck Pichot-détanger |
Direction : | Boris Bernabé |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences juridiques |
Date : | Inscription en doctorat le 01/09/2019 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | Droit, Economie, Management |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : DSR - Droit et Sociétés Religieuses |
référent : Faculté de droit, économie, gestion |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
La notion juridique d'entreprise de tendance, qui correspond à un type particulier d'entreprise dont l'origine est allemande, a fait l'objet d'une littérature abondante au XXe siècle. Elle a progressivement été érigée en régime formel par l'ensemble des systèmes juridiques occidentaux, et finalement, par l'Union européenne dans une directive 2000/78/CE. Ce texte, qui a pour objet de lutter dans le milieu du travail contre toute discrimination fondée notamment sur la religion, vise à protéger tous les travailleurs en posant le principe de l'égalité de traitement, sauf dans les entreprises où la religion ou les convictions sont le référentiel, ce qui est le cas de l'entreprise de tendance catholique. En France, à défaut de consécration légale et en dépit d'un apport doctrinal et d'une jurisprudence encore peu abondants, la notion d'entreprise de tendance témoigne d'une conception plus restrictive que la conception européenne. Identifier l'entreprise de tendance, et plus précisément l'entreprise de tendance catholique, est pourtant indispensable, car elle lui permet de bénéficier d'un régime dérogatoire au principe de non-discrimination et à celui du non-dévoilement de sa religion dans le cadre des activités d'une entreprise ordinaire. Si les entreprises de tendance catholique sont diverses, elles se présentent comme un large éventail qui demeure limité aux missions traditionnelles de l'Eglise que constituent l'enseignement, la communication sociale et la santé. Ces différentes entreprises, au sein desquelles il faut distinguer les entreprises réellement catholiques et les entreprises d'inspiration chrétienne, témoignent d'une identité catholique reposant sur des fondements théologiques que la législation canonique a reprise, sans qu'il soit possible d'ignorer la législation de l'Etat. L'objet de cette étude consiste à rechercher les critères permettant de définir l'entreprise catholique en général, en distinguant l'entreprise réellement catholique et l'entreprise d'inspiration chrétienne. Sachant que dans toute entreprise de tendance le salarié est tenu de respecter la tendance de l'entreprise, c'est dire que dans l'entreprise de tendance catholique aussi, la question de l'obligation de loyauté du salarié se pose au regard de sa personne même et de sa liberté.