De l'interprétation de la proposition contradictoire et de ses conséquences épistémologiques, politiques et religieuses.
Auteur / Autrice : | Jean-Marie Vidament |
Direction : | Jean-François Lavigne |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2020 |
Etablissement(s) : | Université de Montpellier Paul-Valéry |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Langues, Littératures, Cultures, Civilisations (Montpellier ; 1991-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : CRISES - Centre de Recherches Interdisciplinaires en Sciences Humaines et Sociales |
Mots clés
Résumé
Nous soutiendrons que la divergence entre philosophie analytique et pensée continentale s'origine dans une interprétation primitive de la proposition contradictoire. Historiquement, c'est l'opposition entre Le Sophiste et L'Organon, comme entre La science de la logique et les Fondements de l'arithmétique. Nous aimerions montrer comment certains apports d'Alain Juranville à l'analyse du langage permettent un dépassement de cette opposition. En particulier, nous nous attarderons sur quelques textes décisifs quant à l'interprétation de la proposition contradictoire : les Premiers et Seconds Analytiques, le texte entier du Sophiste. Mais aussi, Le Discours de la Méthode, et La théorie de l'objet (Meinong). Car s'y déposent, radicalement, les limites du raisonnement scientifique, et y réapparaît la distinction de deux objets, l'objet obvie de la pensée et la pensée de cette pensée, dont la connaissance impose deux logiques, ainsi que deux conceptions de la vérité, l'une conforme au correspondantisme, ce que Tarski thématisera, l'autre assumant la contradiction inévitable pour qui entend dire quelque chose du dire lui-même, de l'énonciation. Nous discuterons à cette occasion le texte où aboutit selon nous ce mouvement, Acheminement vers la parole. Totalité et infini nous fournira le matériel où se cristallise l'aporie de la pensée de l'existence. En parallèle, nous examinerons comment la philosophie analytique a dû, pour éviter l'aporie, sacrifier toute possibilité de faire sens. Nous examinerons particulièrement deux textes : Frege et son concept de nombre cardinal en 1884, Lewis et l'actualité des modalités en 1986. Nous reviendrons aussi sur la correspondance entre Leibniz et Arnaud, où s'expose le plus clairement le problème qu'introduit toute logique modale extensionnelle : le problème de l'identité (non-contradictoire) à travers les mondes possibles. Nous pensons que cette interprétation primitive engage implicitement dans des positions épistémologiques, politiques et religieuses, que nous examinerons.