Cellules multispectrales III-V sur Silicium cristallin : développement d'étapes technologiques et de caractérisations en vue de la réalisation d’un démonstrateur de cellule tandem (Al)GaAs/Si
Auteur / Autrice : | Guillaume Chau |
Direction : | Denis Mencaraglia |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Génie électrique, électronique, photonique et systèmes |
Date : | Inscription en doctorat le 19/11/2018 Soutenance le 05/01/2023 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences mécaniques, acoustique, électronique et robotique de Paris (2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Génie électrique et électronique de Paris (Gif-sur-Yvette, Essonne ; 1998-....) |
Mots clés
Résumé
L’objectif de cette thèse est de développer les différentes étapes technologiques pour la réalisation d’un démonstrateur de cellule tandem (Al)GaAs/Si, ainsi que les caractérisations associées. L’idée est de proposer un démonstrateur de cellule solaire photovoltaïque, pour des applications terrestres, présentant un haut rendement pour un coût raisonnable. L’intégration de cellules solaires (Al)GaAs sur substrat de Si est une voie prometteuse car elle permet d’allier les rendements de conversion élevés des matériaux III-V avec le faible coût du Si. Pour ce faire, je me suis intéressé à l’optimisation d’un procédé spécifique permettant l’intégration sans défauts de matériaux III-V (AlGaAs) sur substrat Si. Ce travail s’inscrit dans la continuité des études réalisées par les laboratoires GeePs et C2N (équipe SEEDs) qui ont permis de démontrer l’intégration épitaxiale de microcristaux (µ-cristaux) de GaAs parfaitement relaxés sur substrat de Si(100) et Si(111). Mon travail a consisté plus particulièrement à étudier le dopage résiduel dans les µ-cristaux de GaAs en explorant une voie pour son contrôle et à étendre ce concept d’intégration à l’AlGaAs. Ainsi, un des objectifs de cette thèse était de diminuer le dopage de type P non intentionnel présent dans les µ-cristaux de GaAs, en étudiant l’effet de la variation du rapport V/III, défini comme le rapport des débits des précurseurs gazeux de l’As (le TBAs) et du Ga (le TMGa). Ce dopage de type P est provoqué par l’incorporation non intentionnelle d’atomes de carbone liée à une décomposition incomplète du précurseur de TMGa lors de la croissance. L’augmentation du rapport V/III doit permettre de diminuer cette incorporation de C en augmentant la production d’atomes d’hydrogène facilitant ainsi la décomposition complète de cette molécule. Pour ce faire, nous avons commencé par étudier l’évolution du dopage des µ-cristaux de GaAs/Si en fonction du rapport V/III grâce à des mesures de µ-photoluminescence (µ-PL). Les premiers résultats semblaient indiquer une diminution du dopage de type P des µ-cristaux. Cependant, nous avons observé qu’un phénomène de piégeage optique, dû à la taille micrométrique des cristaux, influençait les mesures de µ-PL. Afin d’éviter cet effet de taille, nous avons réalisé l’étude sur des homoépitaxies de GaAs sur des substrats GaAs(110). Nous avons choisi cette orientation peu usitée de substrat afin de réaliser les homoépitaxies dans les conditions de croissance les plus proches possibles de celles des hétéroépitaxies des µ-cristaux. Une étude de µ-PL en fonction de la température de mesure sur ces homoépitaxies nous a permis de montrer que l’augmentation du rapport V/III dans la gamme étudiée, conduisait malgré tout à une concentration de dopants élevée (de l’ordre de 1018 cm-3). En perspective de ce travail, nous avons proposé une approche alternative pour contrôler le dopage résiduel. Nous avons aussi pu mettre au point un procédé technologique permettant de réaliser l’étude de l'ohmicité de contacts métalliques avec GaAs, préfigurant le contact supérieur de la cellule tandem. Le procédé de réalisation par lithographie laser a été validé, et les premiers tests ont été menés pour étudier le contact ITO/GaAs. À cette fin, un banc de mesure a été actualisé et amélioré pour permettre d’étudier l’évolution avec la température de la résistance d’un contact métallique avec GaAs. Un autre objectif de cette thèse était d’étendre ce concept de croissance à l’épitaxie de µ-cristaux d’AlGaAs sur Si. Les premiers résultats valident la preuve de concept pour la croissance d’AlGaAs sur Si par ce procédé d’intégration, avec des compositions d’Al proches de 18%, concentration à viser pour l’optimisation d’un tandem AlGaAs/Si. Ces résultats prometteurs permettent à cette technique d’intégration d’ouvrir la voie à des dispositifs hybrides III-V/Si exempts de restrictions de paramètre de maille, et où le silicium se comporte à la fois comme un substrat et un matériau actif.