Projet de thèse en Patrimoine: Conservation-Restauration
Sous la direction de Chantal Lapeyre et de Christophe Couteau.
Thèses en préparation à CY Cergy Paris Université , dans le cadre de Ecole doctorale Arts, Humanités, Sciences Sociales (Cergy-Pontoise, Val d'Oise) , en partenariat avec Héritages : Patrimoine(s), Culture(s), Création(s) (Cergy-Pontoise, Val d'Oise) (laboratoire) depuis le 15-10-2020 .
Le vitrail est un objet singulier peu étudié. Il est à la fois oeuvre d'art à la couche picturale fragile et élément d'architecture participant à l'étanchéité de l'édifice. Limite visuelle poreuse, il filtre la lumière pour créer une vibration colorée qui accompagne et structure l'espace. Dans cette paroi lumineuse qui conserve toute sa valeur d'usage dans un édifice, la lacune se lit à différentes échelles : écaille de peinture, fragment ou pièce manquante, panneau dans une lancette, fenêtre dans une architecture. Chacune à leur niveau, ces lacunes viennent rompre la lisibilité de l'oeuvre et de l'architecture en imposant un éblouissement. Le vitrail, par sa position entre intérieur et extérieur, par sa nature transparente et fragile pose, au moment de sa restauration et de sa repose in situ, la question du traitement des lacunes. Comment redonner sa lisibilité à une oeuvre ancienne ? Que veut-on donner à voir ? Voulons-nous ignorer la lacune ou la considérer comme vecteur de création ? Mes recherches s'appliqueront à questionner nos pratiques actuelles de conservation et de restauration et particulièrement l'approche du complément de lacune à travers l'étude de chantiers d'époques et de problématiques différentes. Nous croiserons l'optique, la plasmonique (interactions lumière-matière) avec la restauration et la démarche créative. Nous confronterons le réel de la pratique quotidienne à la doctrine et à la déontologie tout en menant la critique du processus de création d'une oeuvre d'accompagnement.
The treatment of the lacuna in stained glass: from dazzle to artwork in movement
Stained glass is a singular object that has been little studied. It is both a work of art with a fragile pictorial layer and an architectural element that contributes to the watertightness of the building. As a porous visual boundary, it filters light to create a colourful vibration that accompanies and structures the space. In this luminous wall that retains all its value for use in a edifice, the lacuna can be read at different scales: paint flake, fragment or missing piece, panel in a lancet or window in an architecture. Each at its own level, these lacunas break the legibility of the artwork and the architecture by imposing a glare. The stained glass, by its position between inside and outside, by its transparent and nature, raises, at the time of its restoration and resting in situ, the question of how to deal with the lacunas. How to restore the legibility of an old work of art ? What do we want to show? Do we want to ignore the lacuna or consider it as a vector of creation? My research will focus on questioning our current conservation and restoration practices and particularly the approach of the complement of lacunas through the study of sites from different periods and with different problems. We will cross optics, plasmonics (light-matter interactions) with restoration and the creative process. We will confront the reality of daily practice with doctrine and deontology while leading the critique of the process of creation of an accompanying work.