Thèse en cours

Les mécanismes d'insertion vocalique - une étude contrastive entre le français, le mohawk et l'arabe tunisien

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Auteur / Autrice : Charles Vancaeyzeele
Direction : Gabriel BergouniouxNicola Lampitelli
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Sciences du Langage - Linguistique
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2020
Etablissement(s) : Orléans
Ecole(s) doctorale(s) : Humanités et Langues - H&L
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : LLL - Laboratoire Ligérien de Linguistique

Résumé

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D'un point de vue phonologique, le signal sonore est constitué de segments dont l'observation des contraintes distributionnelles et des relations paradigmatiques permet de dégager différents mécanismes responsables de leur insertion au sein d'unités qui les combinent (morphème, mot, syntagme, phrase, etc.). Certaines voyelles du français, du mohawk et de l'arabe tunisien, qui manifestent des alternances plus ou moins régulières ainsi que des contextes d'apparition spécifiques, sont analysées en ce sens. Il est question en français des voyelles 'savantes' ; il s'agit de segments vocaliques apparaissant dans certaines racines (très souvent) suffixées empruntées au latin ou au grec, e.g. /mobil+ier/, et qui alternent avec d'autres segments dans les cas où un autre suffixe dérivationnel est sélectionné, e.g. /meub_l+er/. L'existence des alternances eu/o et _/i ('_' signifiant 'zéro') entre ces deux racines est interprétée comme la manifestation d'une interaction entre deux systèmes morphophonologiques cohabitant en français moderne. Le choix d'un vocalisme de la racine /mVbVl/ par rapport à l'autre est déterminé par l'application d'une fonction reliant un suffixe à la tire mélodique associée. En mohawk (langue iroquoise), il existe trois voyelles non-lexicales ([e], [i] et [a]) dont l'insertion a été à plusieurs reprises dans la littérature imputée à un seul et unique processus: l'épenthèse. Leur distribution contextuelle morpho-syntaxique ainsi que leur interaction avec d'autres phénomènes liés à l'accentuation conduisent en revanche à une discrimination phonologique plus fine. Il est ainsi démontré que [i] et [a] sont des 'marqueurs de phase' signalant la frontière dérivationnelle entre différents syntagmes (propositionnels pour [i], verbaux pour [a]). L'arabe tunisien, à l'instar des autres langues sémitiques, exploite un mécanisme de chaînes apophoniques dans ses dérivations (i.e. le vocalisme d'un verbe peut différer selon sa catégorie dérivationnelle). La question est de déterminer quel module de la grammaire est à l'origine de l'apophonie dans le système.