Frontières et lacs naturels européen : gestion et représentation d'une frontière limnique partagée. Etude comparée du lac Peïpous (Estonie/Russie) et du lac Léman (France/Suisse)
Auteur / Autrice : | Julien Gautier |
Direction : | Pascal Bartout, Laurent Touchart |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Géographie |
Date : | Inscription en doctorat le 01/09/2020 |
Etablissement(s) : | Orléans |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de la Société : Territoires, Économie et Droit (Centre-Val de Loire ; 2018-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'études sur le développement des territoires et l'environnement (Orléans ; 1992-....) |
Mots clés
Résumé
La géopolitique porte beaucoup d'intérêts à la question de l'eau en termes de questionnement sur les ressources, le partage. La dimension conflictuelle apparaît très présente dans des études sur des espaces maritimes ou sur des lacs artificiels. Cependant, elle pose plus difficilement la question de la gestion d'un lac naturel et notamment dans le cadre d'un lac transfrontalier. Par le prisme des travaux autour du territoire limnique (L. TOUCHART et P. BARTOUT), les lacs transfrontaliers amènent à des questionnements sur le partage mais également l'utilisation et la représentation des populations par rapport à leur espace limnique proche. L'exemple central de ce projet de thèse repose sur le cas du lac Peïpous, entre l'Estonie et la Russie, où la dimension politique et culturelle côtoie les questionnements limnologiques. De par une histoire trouble de plusieurs siècles entre les deux pays, marquée encore récemment par des tensions mémorielles encore vives, la place du lac Peïpous dans les relations internationales et locales entre ces deux pays amène à approfondir l'intérêt du concept de 'territoire limnique' en tentant d'y intégrer une dimension géopolitique forte. Le modèle du lac Peïpous sera complété par d'autres lacs transfrontaliers européens, amenant à des problématiques différentes. Dans le cas du lac Léman, la gestion et la représentation du lac amènera à adopter un regard sur la réussite des accords juridiques dans l'aménagement et la circulation de ce lac. D'autres exemples pourront être choisis en fonction des modèles, notamment le lac de Constance ou les lacs frontaliers arméniens. Dans tous les cas étudiés, l'hydropolitique apportera un regard en lien avec les principaux textes juridiques européens (Directive Cadre Européenne sur l'eau) et permettra de proposer des modèles de gestion différenciés des exemples maritimes européens. Ces travaux en hydropolitique des lacs naturels, à l'image des travaux de Philippe PONDAVEN, amèneront à confronter une dimension juridique précise, résultat de l'histoire et de décisions politiques, parfois conflictuelles, à ces activités, propres aux communautés locales. Une mise à jour de ces travaux, incluant la dimension du changement climatique, permettra d'élargir le spectre de réflexion autour des plans d'eau transfrontaliers. De fait, la gouvernance de l'eau, notion en plein essor, permet de montrer l'importance des acteurs institutionnels mais sera complétée par les décisions des populations utilisatrices du lac. D'un conflit ayant parfois une naissance et des conséquences internationales s'associent aussi des accords ou des tensions propres aux communautés locales et que l'on peut retrouver dans des accords de coopération transfrontalière à contre-courant de la donne géopolitique mondiale. Une approche multiscalaire, allant de la grande à la petite échelle, donnera une centralité aux populations afin de montrer la diversité des situations et éviter de limiter les raisonnements à ce que les relations internationales nous parlent. La prise en compte des dimensions environnementales, notamment sur la qualité de l'eau, constituera un prolongement au regard juridique et géopolitique, correspondant particulièrement aux attentes contemporaines des utilisateurs de la ressource.