Thèse en cours

La publicisation de la biodiversité par les institutions françaises. Circulation des discours dans l'espace public et enjeux info-communicationnels

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Auteur / Autrice : Catherine Gauthier
Direction : Isabelle Pailliart
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Sciences de l'Information et de la Communication
Date : Inscription en doctorat le 01/01/2021
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale langues, littératures et sciences humaines (Grenoble ; 1991-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Groupe de recherche sur les enjeux de la communication (Grenoble)

Résumé

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En France, le gouvernement du vivant est le résultat d'un processus séculaire d'institutionnalisation, ponctué de débats politiques nationaux comme celui pour la préparation de la loi du 10 juillet 1976 relative à la protection de la nature (Boussard, 1997) et d'allers-et-retours avec la gouvernance internationale et désormais européenne (Rivière, 2021). Le discours politique et médiatique, prolixe en matière environnementale, circule largement (Pascual-Espuny et Catellani, 2021) mais semble peu suivi d'action (Libaert, 2020). La « biodiversité », largement médiatisée par l'UNESCO en 2010 (Kohlmann, 2016), rejoint ce paradoxe info-communicationnel : malgré une connaissance naturaliste largement médiatisée sous forme de cartes, données ou rapports, la nature n'a jamais été autant dégradée (Rudolf, 2017). Dans quelle mesure le « succès communicationnel » de la biodiversité, que nous préciserons comme l'a fait Bernard Miège en 2008 pour le syntagme «société de l'information», contribue -t-il à la prise-en-compte du vivant comme problème public ? Dans un premier temps, nous établirons la carrière du mot biodiversité, depuis sa mobilisation par la sphère institutionnelle française dans les années 1990 (création de l'Institut Français de la Biodiversité) à aujourd'hui : quels sont les enjeux socio- discursifs induits par l'emploi de ce mot ? De quelles luttes définitionnelles a-t-il été ou est-il encore l'enjeu ? Qui a orchestré sa diffusion et pourquoi ? Ensuite, nous nous concentrerons sur la communication sur la « biodiversité », dont nous émettons l'hypothèse qu'elles dépolitisent la question du vivant. Nous entendons ici le phénomène de dépolitisation au sens d'une volonté des acteurs en position de domination sociale de masquer ce sujet comme sujet à débattre (Robert, 2021).