À la conquête de la norme : réseaux de stratégie et stratégie du réseau nationaliste blanc au prisme de Jan. 6 (3 novembre 2020 – 18 septembre 2021)

Conquering the Norm : strategy Networks and Network Strategy of White Nationalism through the Lens of January 6 (November 3, 2020 – September 18, 2021)

• Auteur / Autrice : Sarah Rodriguez-Louette
• Direction : , Divina Frau-Meigs, James Cohen
• Type : Projet de thèse
• Discipline(s) : Etudes anglophones
• Date : Inscription en doctorat le 13/11/2020
• Etablissement(s) : Paris 3
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Mondes Anglophone, Germanophone, Iranien, Indien et Etudes Européennes (Paris)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche sur les mondes anglophones (Paris)

Mots clés

Mots clés libres

Capitole

Nationalisme blanc

Suprémacisme blanc

Mainstreaming

Maga

Parti républicain

Médias sociaux

Démocratie

Droite radicale

Droite extrême

Capitole

White nationalism

White supremacy

Mainstreaming

Maga

Republican Party

Social Media

Democracy

Radical right

Extreme right

Far right

Résumé

Cette recherche examine comment l’assaut du Capitole définit la stratégie de conquête de la norme déployée par le nationalisme blanc états-unien. Elle défend la thèse que les tactiques d’influence s’adaptent à la radicalisation de la cible de conversion et articulent ce faisant un ensemble complexe, mais résolument tourné vers un objectif commun. L’étude se concentre sur quatre groupes du nationalisme blanc leaders sur Internet et leurs publications sur sites web et comptes Twitter (VDARE, American Renaissance, Counter-Currents et Radix). Elle couvre la période de l'élection présidentielle du 3 novembre 2020 à la manifestation « Justice for J6 » du 18 septembre 2021. Ce corpus a fait l’objet d’une analyse de réseau quali-quanti, structurée autour de trois axes : le réseau médiatique (ce qu’est le réseau), le réseau idéologique (ce que le dit le réseau) et le réseau d’acteurs (ce que fait le réseau). Les résultats révèlent trois dynamiques complémentaires. Premièrement, les groupes dits « mainstreamers » visent à atteindre une audience adjacente pré-radicalisée, pro-Trump ou déçue du trumpisme, opérant une segmentation des contenus qui permet d'étendre la portée du nationalisme blanc. Deuxièmement, ces groupes s’éloignent progressivement des tentatives de normalisation, alternant entre l’appropriation des codes narratifs de la droite radicale sur Twitter et un discours explicitement anti-démocratique sur leurs sites web. Troisièmement, l’élection de Joe Biden et la réponse institutionnelle aux événements du Capitole ont stimulé une reconfiguration des tactiques d’entrisme politique. En parallèle, un répertoire d’actions collectives est encouragé, passant de l’URL à l’IRL, brouillant les frontières avec l’avant-garde militante. La recherche propose en conclusion que les « mainstreamers » du nationalisme blanc soient redéfinis comme des « sidestreamers », qui utilisent Jan. 6 pour recruter en ligne le mouvement social qui pourrait être dirigé vers une prochaine structure d’opportunité.

This research examines how the assault on the Capitol defines the strategy of normative conquest deployed by U.S. white nationalism. It argues that the influence tactics adapt to the radicalization of the target audience, thereby shaping a complex ecosystem oriented towards a common goal. The study focuses on four leading white nationalist groups on the Internet and their publications on websites and Twitter accounts (VDARE, American Renaissance, Counter-Currents, and Radix). It covers the period from the presidential election on November 3, 2020 to the “Justice for J6” demonstration on September 18, 2021. The corpus was subjected to a quali-quantitative network analysis, structured around three axes: the media network (what the network is), the ideological network (what the network says) and the actor network (what the network does). The results reveal three complementary dynamics. First, the so-called mainstreamers aim to reach an adjacent, pre-radicalized audience—either pro-Trump or disillusioned with Trumpism—by segmenting content in a way that extends the reach of white nationalism. Second, these groups gradually distance themselves from attempts at normalization by appropriating the narrative codes of the radical right on Twitter, while using explicitly anti-democratic discourse on their websites. Third, Joe Biden's election and the institutional response to the Capitol events have spurred a reconfiguration of political entryism tactics. At the same time, a repertoire of collective actions is being encouraged, shifting from URL to IRL, blurring the lines with vanguardism. The research concludes by proposing that the ‘mainstreamers’ of white nationalism be redefined as ‘sidestreamers,’ who use January 6 to recruit online for a social movement that could be directed toward the next opportunity structure.