Thèse en cours

Diversités génétique et phénotypique de Staphylococcus aureus au cours de la mucoviscidose

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AttentionLa soutenance a eu lieu le 15/04/2024. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Agathe Boudet
Direction : Catherine DunyachHélène Marchandin
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Biologie Santé
Date : Inscription en doctorat le
Soutenance le 15/04/2024
Etablissement(s) : Université de Montpellier (2022-....)
Ecole(s) doctorale(s) : Sciences Chimiques et Biologiques pour la Santé (Montpellier ; Ecole Doctorale ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : VBIC- Virulence Bactérienne et Infections Chroniques
Equipe de recherche : Bacterial virulence and infectious disease
Jury : Président / Présidente : Jean-Philippe Lavigne
Examinateurs / Examinatrices : Catherine Dunyach, Hélène Marchandin, Karen Moreau, Partice Francois, Geneviève Hery-arnaud
Rapporteurs / Rapporteuses : Karen Moreau, Partice Francois

Résumé

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La mucoviscidose (CF) est une maladie génétique impliquant des défauts du canal ionique Cystic Fibrosis Transmembrane conductance Regulator et marquée par des infections respiratoires. Staphylococcus aureus est la bactérie la plus fréquemment identifiée et les souches multirésistantes ou SARM font l’objet de recommandations de traitement spécifiques chez ces patients. Cependant, leur éradication peut échouer et une colonisation chronique (CC) est observée chez certains patients. Au cours de la persistance, certaines caractéristiques bactériennes peuvent être modifiées; ces modifications, dites adaptatives, vont permettre aux bactéries de se maintenir dans le tractus respiratoire. Très étudiés pour les bacilles à Gram négatif, ces mécanismes d'adaptation restent jusqu’alors peu décrits pour S. aureus au cours de la CF. L’objectif de ce travail était d’étudier trois types de caractéristiques de souches de SARM, ainsi que leurs modifications adaptatives au cours de la persistance chez les patients CF: la capacité à former du biofilm, la résistance aux antibiotiques et la virulence. Dans une première étude, nous avons évalué la capacité de 63 souches de SARM issues de 35 patients CF à former du biofilm en l'absence ou en présence d’antibiotiques anti-SARM dont le ceftobiprole, la ceftaroline et le linézolide. Notre étude a utilisé des techniques standardisées jamais appliquées jusqu’alors aux souches de SARM CF, le Biofilm Ring Test® (BRT®), l’Antibiofilmogram®, et le BioFluxTM 200, ainsi que l’Artificial Sputum Medium mimant les expectorations de patients CF. Les résultats ont montré que 27% des souches isolées de 37% des patients étaient fortement adhérentes, que le ceftobiprole et la ceftaroline présentaient une activité antibiofilm, avec des concentrations minimales d’inhibition du biofilm (CMIb) basses, y compris pour des souches isolées après 3 à 9 ans de CC. Une fratrie colonisée chroniquement par SARM a fait l’objet de la seconde étude portant sur l’émergence de la résistance au linézolide. Nous avons analysé 171 souches isolées de 68 échantillons durant 9 ans. Ces souches ont été génotypées et appartenaient toutes au Sequence Type 5 (ST5) et pour un des patients, à deux spa-types (t045 et t002). Parallèlement, l’émergence de la résistance au linézolide (CMI : 8 à >256 mg/L) sous traitement a été mise en évidence au sein de souches t002 clonales chez les deux patients. Le séquençage des génomes complets (SGE) a montré que la résistance était liée à une substitution G2576T présente dans un nombre variable de copies du gène de l’ARN ribosomique 23S. Des colonisations complexes ont été observées avec le co-isolement à partir d’un même échantillon de souches sensibles et résistantes au linézolide. Dans la troisième partie du travail, nous avons étudié les modifications adaptatives pouvant affecter le gène tst codant la toxine du choc toxique staphylococcique (TSST-1) au cours de la CC par SARM de trois patients incluant la fratrie précédente. Une excision du gène tst mais aussi du gène codant l’entérotoxine D a été détectée dans les souches de la fratrie Celle-ci correspond à la perte d’un îlot de pathogénicité de 15,6 kpb et d’un plasmide de 27 kb et était corrélée à une diminution de la virulence vis-à-vis de Caenorhabditis elegans. Le troisième patient était co-colonisé par des souches d’origine clonale (ST5 etST4887) hébergeant toutes le gène tst. Pour deux des patients, une décroissance de l’expression du gène tst a été observée au cours du temps et était corrélée à la diminution de la virulence. Nos résultats suggèrent que l’atténuation de virulence fait partie des stratégies adaptives des SARM et que la toxine superantigénique TSST-1 pourrait être un des acteurs de cette adaptation. Les souches de SARM sont douées de diverses capacités d'adaptation au cours la colonisation chronique des voies respiratoires des patients CF, probablement impliquées dans leur capacité de persistance au long cours chez ces patients.