Thèse en cours

Différences individuelles dans la pondération fréquentielle de l'information auditive

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AttentionLa soutenance a eu lieu le 17/12/2024. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Rodrigue Bravard
Direction : Daniel Pressnitzer
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Sciences cognitives
Date : Inscription en doctorat le
Soutenance le 17/12/2024
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Cerveau, cognition, comportement (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire des systèmes perceptifs (Paris ; 2014-....)
Equipe de recherche : Audition
établissement opérateur d'inscription : École normale supérieure (Paris ; 1985-....)
Jury : Président / Présidente : Jérôme Sackur
Examinateurs / Examinatrices : Daniel Pressnitzer, Sabine Meunier, Maria Chait, Emmanuel Ponsot, Laurent Demany
Rapporteurs / Rapporteuses : Sabine Meunier, Maria Chait

Résumé

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Les sons qui nous entourent contiennent des informations sur une large bande de fréquence. L’une des tâches de l’audition est donc de combiner les indices disponibles pour percevoir et comprendre notre environnement. Or, des observations récentes, notamment des illusions auditives, suggèrent qu’il pourrait exister de larges différences individuelles dans la façon de combiner ces informations à travers les fréquences. L’objectif de cette thèse est de mesurer la pondération fréquentielle utilisée dans diverses tâches auditives et d’en documenter la variabilité individuelle. Pour cela, une méthode de « corrélation inverse » est développée, permettant d’estimer les poids associés aux différentes régions fréquentielles à partir de réponses comportementales à des stimuli perturbés aléatoirement. Pour recruter une population expérimentale aussi large et diverse que possible, il a été choisi de réaliser des expériences en ligne. Néanmoins, pour étudier les différences individuelles, il est critique d’assurer une homogénéité des conditions expérimentales. Nous avons donc mené une première étude méthodologique, introduisant l’utilisation d’un bruit partiellement masquant, le « Threshold-Equalizing Noise », pour égaliser les seuils de détection à travers les fréquences et les participants. Les résultats montrent que notre technique permet un contrôle efficace du niveau de sensation de chaque composante de sons complexes, malgré l’inévitable variabilité du niveau de présentation et du matériel de présentation audio lors d’expériences en ligne. Ensuite, une étude de la variabilité de poids fréquentiels dans une tâche de hauteur a été menée. Une tâche de jugement de changement de fréquence a été introduite, utilisant des accords composés de 7 composantes choisies aléatoirement parmi des bandes fréquentielles pré-définies. A chaque essai, deux de ces accords étaient présentés en succession aux participants, le deuxième étant dérivé du premier mais avec chaque fréquence légèrement décalée aléatoirement. Les participants étaient invités à répondre à la question « le deuxième son vous parait-il plus aigu ou plus grave que le premier ». Notons que les essais contenaient des mouvements fréquentiels ascendants et descendants, et que donc il n’existait pas de réponse objectivement correcte. Deux observations principales ont été réalisées. D’abord, le profil « moyen » entre participants (N=99) montre un pic particulièrement prononcé dans une région fréquentielle centrale (autour de 1000-1500 Hz). Ensuite, malgré cette tendance globale, les profils montrent une très grande variabilité individuelle. Pour tester la fiabilité et la stabilité de ces différences individuelles, les participants ont été réinvités à participer à jusqu’à trois sessions supplémentaires (jusqu’à 10 mois d’écart entre sessions), ce qui a permis de montrer que les profils mesurées était remarquablement stables et aux variations bien plus importantes que le bruit de mesure. Dans une seconde série d’expérience, un paradigme similaire a été utilisé pour mesurer, chez un même participant, les poids fréquentiels dans trois tâches différentes : changement de fréquence, comme précédemment ; changement d’intensité, et changement de différences inter-aurale d’intensité. Le paradigme développé utilise des stimuli quasi-identiques pour les trois tâches, différant uniquement sur la dimension d’intérêt. Les résultats ont montré que les poids fréquentiels étaient dépendants de la tâche en plus du participant. En conclusion, la thèse démontre une variabilité individuelle large pour des tâches portant sur des indices auditifs élémentaires comme la fréquence ou l’intensité. Cette variabilité est supra-liminaire, et s’ajoute donc aux éventuelles variations dans l’audiogramme par ailleurs documentée. Nous proposons que l’étude systématique du profil auditif supra-liminaire d’un auditeur, avec les techniques développées ici, pourraient participer à mieux comprendre l’audition de chacun.