La titrologie dans les arts : de la langue au discours
Auteur / Autrice : | Rim Zelfani |
Direction : | Georgeta Cislaru, Ammar Azouzi |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences du langage |
Date : | Inscription en doctorat le 02/12/2019 |
Etablissement(s) : | Paris 10 en cotutelle avec Université de Sousse |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Connaissance, langage, modélisation (Nanterre) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire MoDyCo (Nanterre) |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
La recherche que nous entamons s'inscrit dans la droite ligne de notre mémoire de master qui a porté sur l'analyse des titres en peinture : L'intitulation en peinture : du sens aux valeurs pragmatico-discursives. Nous postulons que la linguistique peut beaucoup apporter à l'uvre artistique en général, au titre en particulier dans une approche tant sémantico-référentielle que discursive. En effet, notre recherche s'inscrit dans un cadre linguistique qui considère que les signes linguistiques ne sont pas de simples ornements mais qu'ils participent à la construction d'un message visuel, cognitif ou langagier. Nous visons à observer les enjeux de l'intitulation à travers un corpus composé de titres de productions artistiques contemporaines, nous nous limitons ici aux arts plastiques. Nous pensons en effet que l'artiste s'empare des mots et du langage pour nommer son uvre et mettre à nu sa vision du monde ou, à contrario, mettre en lumière la valeur énigmatique de son uvre. La question qui se pose alors est à quel point les mots traduisent-ils les formes ? À quel point la linguistique est-elle au service de l'artistique ? Le titre serait dès lors tributaire d'un processus de nomination produit par le peintre ou par la critique d'art, à un moment et un espace donnés. Avec sa valeur sémantique, l'intitulation n'assurerait-elle pas plusieurs fonctions : rendre la compréhension du tableau plus saillante, agréable et esthétique ; offrir une palette de significations et créer une interaction entre l'objet peint et le récepteur. Il s'ensuit que, avec son caractère dialogique, l'intitulation orienterait le spectateur de l'uvre d'art vers tel ou tel aspect, telle ou telle idée. En clair, l'acte de l'intitulation est un acte à la fois linguistique et socioculturel. La nomination du monde ne mettrait-elle pas en uvre le rapport qu'a le peintre avec le monde et la mise en perspective de celui-ci. Dans ce cadre, notre objectif est de rendre compte de la manière dont le titre serait investi et réinvesti de sens dans la production discursive. Un tel sens n'est-il pas intimement lié aux différents ancrages du discours : socioculturel, historique, idéologique, etc. Le titre, en tant que nomination de l'uvre d'art, ne serait-il pas ainsi perçu comme une pratique sociale n'acquérant de sens et de valeur que dans le cadre d'un discours bien défini. Choisissant ses titres en contexte, le peintre n'exprimerait-il pas sa position par rapport au monde et par rapport aux autres discours sur le monde. Ainsi ne contextualise-il pas sa production artistique. Ce même titre pourrait-il reproduit ailleurs, dans un temps et un espace autres, avec la même valeur sémantique et encore plus discursive ? Les uvres artistiques, comme reflet de la praxis sociale, seraient-elles le reflet des enjeux sociaux de la production langagière, titres compris ? Seraient-elles une illustration d'une position idéologique, un modèle d'interprétation des faits sociologiques et une cristallisation des représentations du monde ? Nous souhaitons que notre recherche réponde à de telles interrogations et à d'autres.