Thèse soutenue

Mécanismes des pertes de l'odorat associées à la COVID-19 sur le modèle hamster doré syrien

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Auteur / Autrice : Clara Bourgon
Direction : Nicolas Meunier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Microbiologie
Date : Soutenance le 14/12/2023
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Agriculture, Alimentation, Biologie, Environnement, Santé
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Virologie et immunologie moléculaire (VIM) - AgroParisTech (France ; 2007-....)
référent : AgroParisTech (France ; 2007-....)
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Biosphera (2020-....)
Jury : Président / Présidente : Sophie Le Poder
Examinateurs / Examinatrices : Réjane Rua, Hirac Gurden, Vincent Prévot, Xavier Montagutelli
Rapporteurs / Rapporteuses : Réjane Rua, Hirac Gurden

Résumé

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Pendant la pandémie de COVID-19, la prévalence des pertes de l'odorat a atteint près de 50 % des patients infectés par le SARS-CoV-2, ce qui est bien supérieur à celle observée dans les autres infections respiratoires. Cela soulève la question des mécanismes des pertes de l'odorat associés à la COVID-19. L'épithélium olfactif est le tissu responsable de la détection des odeurs. Il est composé principalement de neurones olfactifs entouré de cellules sustentaculaires. Des cellules basales sont responsables de la régénération. Des études précédentes montrent que les cellules sustentaculaires sont les principales cibles de l'infection par le SARS-CoV-2 et que cette infection est suivie par une desquamation massive du tissu corrélée avec les pertes olfactives.La compréhension des mécanismes de la desquamation de l'épithélium olfactif est cruciale pour la compréhension de l'origine de l'anosmie et j'ai pu aborder cette question dans la première partie de ma thèse. Nous avons tout d'abord pu montrer que les cellules immunitaires innées sont directement responsables de ces dommages tissulaires. Les neutrophiles et plus précisément les sérine protéases neutrophilaires jouent un rôle central dans la destruction de l'épithélium olfactif.Les pertes olfactives perdurent jusque 6 mois dans 10% des anosmies. L'origine de ces anosmies longues est également peu connue. On peut supposer que les pertes de l'odorat à long terme sont associées à des altérations de la régénération de l'épithélium olfactif cependant d'autres études observent plutôt un dérèglement de l'expression des gènes des neurones olfactifs. Dans la deuxième partie de ma thèse, je me suis focalisé sur l'étude des cinétiques de régénération d'épithélium et le suivi des populations neuronales. Nous montrons que les populations neuronales sont fortement impactées et que cet impact perdure même après la résolution de l'infection dans la cavité nasale. La régénération de cette population est ensuite perturbée avec de fortes disparités spatiales associées à une inflammation persistante.Ces résultats sont cohérents avec les données de la littérature chez l'Homme et devraient donc permettre d'envisager des pistes thérapeutiques pour les troubles olfactifs liés aux infections virales.