Spectroscopie attoseconde et intelligence artificielle pour l'étude de la décohérence quantique dans la photoionisation
Auteur / Autrice : | Jinhyeok Im |
Direction : | Pascal Salières |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Physique |
Date : | Inscription en doctorat le 01/01/2021 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Ondes et Matière |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : CEA/LIDYL - Laboratoire Interactions, Dynamique et Lasers |
Equipe de recherche : ATTO | |
référent : Faculté des sciences d'Orsay |
Mots clés
Résumé
Depuis leur première observation en 2001, les impulsions lumineuses attosecondes (1 as = 10-18 s) dans le domaine spectral extrême ultraviolet (XUV) ont permis des avancées considérables en rendant possible l'étude des mouvements électroniques dans la matière. Les impulsions attosecondes ont notamment permis de démontrer le caractère non-instantané de l'effet photoélectrique. L'approche expérimentale consiste à photoioniser un jet atomique à l'aide d'une impulsion attoseconde XUV combinée à une impulsion infrarouge femtoseconde. En mesurant la distribution d'énergie cinétique des photoélectrons obtenus, une technique appelée spectroscopie de photoélectrons, il est possible de remontrer à la dynamique attoseconde du processus d'ionisation. Cependant, soit pour des raisons fondamentales (intrication ion-photoélectron), soit pour des raisons techniques liées à l'expérience, il est fréquent que ce paquet d'onde électronique souffre de décohérence. Cet état de cohérence est un élément déterminant pour la dynamique ultrarapide de l'atome ou de la molécule ionisée, la photoionisation n'étant souvent que la première étape d'une chaîne de réactions. Pourtant jusqu'à très récemment, cet aspect a été négligé par la communauté, une des raisons étant que l'extraction de la décohérence à partir des spectres de photoélectrons constitue un problème inverse non trivial. Les récentes avancées en intelligence artificielle, en particulier avec le développement des réseaux de neurone profonds, permettent d'envisager de résoudre ce problème. La thèse consistera à étudier théoriquement et expérimentalement la cohérence du paquet d'onde électronique obtenu à l'issue de la photoionisation. La thèse comprendra deux axes de travail complémentaires : i) identifier et sonder des systèmes atomiques et moléculaires dans lesquels la décohérence attoseconde est particulièrement prononcée durant la photoionisation, ii) mettre en oeuvre et améliorer les outils numériques permettant l'extraction de l'état quantique du photoélectron à partir des mesures expérimentales. Cela impliquera l'utilisation d'algorithmes de phase-retrieval faits-maison, ainsi que le développement de réseaux de neurones artificiels entraînés à reconnaître la décohérence dans les mesures. La thèse se déroulera dans le cadre d'une collaboration forte entre le groupe Optique XUV du LCF à l'IOGS (C. Bourassin-Bouchet) et le groupe Attophysique du LIDYL au CEA-Saclay (P. Salières). La partie théorique/numérique de la thèse se fera au LCF et la partie expérimentale se fera au LIDYL sur l'installation ATTOLab.