Thèse en cours

Les militaires indochinois au service de la France (1937-1947)

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Auteur / Autrice : Alexandre Peyrony-rapatout
Direction : Pierre Journoud
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : HISTOIRE spécialité Histoire militaire
Date : Inscription en doctorat le 01/09/2020
Etablissement(s) : Université de Montpellier Paul-Valéry
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Langues, Littératures, Cultures, Civilisations (Montpellier ; 1991-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : CRISES - Centre de Recherches Interdisciplinaires en Sciences Humaines et Sociales

Mots clés

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Résumé

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Cette thèse entend poursuivre un mémoire de Master 2 sur le même sujet afin de combler un angle mort de l'historiographie des empires coloniaux et de la décolonisation. En effet, quand les historiens se réfèrent aux « tirailleurs coloniaux » pendant la Seconde Guerre Mondiale, ils évoquent surtout les tirailleurs nord-africains ou encore sénégalais. Les Indochinois ont pourtant bien combattu en France et en Indochine aux côtés des forces françaises. Près de 15 000 de ces tirailleurs sont ainsi envoyé en France, ce qui est peu comparé aux 65 000 hommes prévu par le Plan Mandel. Mais par manque de transports maritimes, leurs effectifs ont été considérablement réduits. Ces soldats seront incorporés dans des unités coloniales, comme par exemple le 52ème Bataillon de Mitrailleurs Indigènes Coloniaux (BMIC) qui combattra aux côtés des soldats français le long de la Meuse face aux troupes allemandes. Ils se distingueront par leur sang-froid et leur bravoure, mais étant à la fois en infériorité numérique et technologique (pas d'artillerie, et équipés de matériel datant de la Première Guerre Mondiale), ils seront vite submergés par les attaques allemandes des 13 et 14 mai 1940. Un quart de ces hommes seront considérés comme disparus à l'automne. 10 000 d'entre eux seront fait prisonniers, faute d'avoir pu être rapatriés, et seront contraints de rester en France durant toute la durée des hostilités. Un petit nombre réussira cependant à échapper à la captivité ou aux travaux forcés et iront rejoindre les maquis (dont l'un des plus célèbres restera le maquis de l'Oisans), aux côtés des résistants français. Bien qu'avec un modeste effectif, ils joueront un rôle primordial dans la libération de la France quatre ans plus tard. Le gros des forces indochinoises sera toutefois concentré en Indochine où, suite à la défaite de la France en juin 1940, ils devront dans un premier temps faire face à la montée de l'influence du Parti Communiste Indochinois (PCI) menée par Hô Chi Minh, puis viendra le conflit avec le Siam (Thaïlande actuelle) qui profite de la perte d'influence de la France. Enfin, ils seront confrontés aux coups de forces Japonais (septembre 1940 et mars 1945) et assisteront avec impuissance à la fin de la domination française en Indochine. Mais, à la suite des bombardements atomiques d'Hiroshima et de Nagasaki les 6 et 9 août 1945, et de la capitulation japonaise 6 jours plus tard, la France décide de mettre en place un corps expéditionnaire commandé par le Général Leclerc, dont le but est de reprendre possession du Vietnam, qui a proclamé son indépendance. Ce sera alors le début d'une nouvelle guerre : la guerre d'Indochine. En France, en 1945, une partie des tirailleurs indochinois est toujours dans l'attente d'un rapatriement. Alors que commence la Guerre d'Indochine, les autorités françaises ne souhaitent pas voir les rangs du Viêt Minh être renforcés par d'anciens soldats mécontents du traitement de la France à leur égard durant la guerre. Ainsi, on assiste à des actes de propagande antifrançaise dans certains camps de travaux indochinois tandis que la situation se dégrade de plus en plus sur la péninsule. Dans le même temps, le corps expéditionnaire français se joint aux forces du Sud-Vietnam pour tenter de reprendre le contrôle de l'Indochine. Les tirailleurs indochinois restés fidèles à la France vont, une fois encore, s'illustrer au combat.