Thèse soutenue

Génomique évolutive du groupe d'espèces néotropical Drosophila saltans (Diptera Drosophilidae)

FR  |  
EN  |  
PT
Auteur / Autrice : Carolina Prediger
Direction : Amir YassinLilian Madi Ravazzi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Évolution
Date : Soutenance le 04/12/2023
Etablissement(s) : université Paris-Saclay en cotutelle avec Universidade estadual paulista (São Paulo, Brésil)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Structure et Dynamique des Systèmes Vivants
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Évolution, Génomes, Comportement et Écologie - Universidade Estadual Paulista. Departamento de Biologia (São Paulo, Brésil ; 1968-....)
référent : Faculté des sciences d'Orsay
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Life Sciences and Health (2020-....)
Jury : Président / Présidente : Didier Casane
Examinateurs / Examinatrices : Emmanuelle Lerat, Sergio Russo Matioli, Guillaume Achaz, Cesar Martins, Hermione Elly Melara de Campos Bicudo
Rapporteurs / Rapporteuses : Emmanuelle Lerat, Sergio Russo Matioli

Résumé

FR  |  
EN  |  
PT

La région néotropicale est connue pour sa biodiversité, motivée par la diversité des environnements qui ont favorisé l'évolution d'un large éventail d'espèces végétales et animales. De nombreuses études ont visé à découvrir les facteurs contribuant à la génération et au maintien de la biodiversité, mais il existe une rareté notable de recherches axées sur l'évolution génomique spécifique à la région néotropicale. Cette thèse se concentre sur le groupe des saltans de Drosophila, qui comprend 23 espèces, classées en cinq sous-groupes, à savoir saltans, sturtevanti, parasaltans, cordata et elliptica. La classification a été proposée en utilisant principalement des caractères génitaux masculins et a été confirmée à plusieurs reprises en utilisant d'autres marqueurs, mais les relations entre et au sein de chaque sous-groupe restent floues. En effet, les espèces du groupe saltans présentent différents niveaux d'isolement reproductif et un modèle d'utilisation des codons distinctif par rapport aux autres espèces du sous-genre Sophophora. Ces caractéristiques présentent un défi pour déchiffrer l'évolution du groupe des saltans. Pour résoudre ce problème, deux aspects ont été étudiés, à savoir les relations phylogénétiques au sein du groupe utilisant des données génomiques et l'impact des Biais d'usage du code sur l'inférence phylogénie. Chaque aspect constituait une partie de ma thèse. Dans la première partie, les relations phylogénétiques ont été reconstruites à l'aide de données génomiques nouvellement générées pour 16 espèces. L'analyse, tout en révélant un modèle cohérent de relations au sein du sous-groupe, a révélé quelques conflits mineurs entre les autosomes et le chromosome X, ainsi qu'entre les génomes nucléaire et mitochondrial. Pour quantifier le niveau d'incongruences génomiques au sein de ces groupes, un nouveau test appelé 2A2B a été introduit. Le test a révélé des taux élevés de réticulation au sein du sous-groupe des saltans et parmi des espèces spécifiques du sous-groupe des sturtevanti, mais pas au sein du sous-groupe des elliptica. Les modèles de réticulation ont montré des corrélations exponentielles avec des taux de spéciation élevés et un chevauchement des aires géographiques ancestrales. La dernière partie de la thèse a exploré les changements potentiels dans les modèles d'utilisation des codons au sein de la famille plus large des Drosophilidae. Pour cette analyse, les modèles d'utilisation des codons dans 3 285 gènes à copie unique dans 174 génomes de drosophiles ont été étudiés et un changement distinct dans l'utilisation des codons au sein du clade Saltans-Willistoni a été identifié, ce qui n'a pas été observé pour son clade sœur, Lordiphosa. Remarquablement, lors de l'utilisation de la première, deuxième ou troisième base de chaque codon dans des analyses phylogénétiques, des modifications significatives dans le positionnement des branches étaient principalement évidentes au sein du groupe des saltans. Pris ensemble, ces résultats ont résolu les relations phylogénétiques entre les espèces du groupe Saltans et identifié d'éventuels facteurs historiques et moléculaires qui ont influencé la diversification d'un clade néotropical important, mais largement sous-étudié. Ces résultats améliorent notre compréhension de l'évolution de la biodiversité dans la région néotropicale et introduisent un nouveau modèle pour évaluer les bases génétiques de la spéciation tropicale.