Le Consistoire de Genève et la surveillance des jeux (16e-18e siècles)
Auteur / Autrice : | Baptiste Werly |
Direction : | Michel Grandjean, Pierre-Jean Souriac |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Histoire mention histoire religieuse, politique et culturelle |
Date : | Inscription en doctorat le 07/12/2020 |
Etablissement(s) : | Lyon 3 en cotutelle avec Université de Genève |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences sociales (Lyon ; 2007-....) |
Mots clés
Résumé
Dans cette enquête historique, nous nous intéressons à la surveillance consistoriale des affaires ludiques dans la République de Genève sur un temps long, c’est-à-dire de la naissance du Consistoire (1541) à la fin de l’Ancien Régime Genevois (1798). Cette monographie, à la croisée de l’histoire de la discipline ecclésiastique réformée et de l’histoire des jeux à l’époque moderne, tente de combler quelques lacunes historiographiques, nos connaissances sur le sujet se concentrant principalement sur l’époque de Calvin. L’enquête se fonde principalement sur l’analyse du contenu des sessions du Consistoire ; données croisées avec celles que l’on trouve dans les registres de la Compagnie des pasteurs et du Petit Conseil. Les jeux (mêmes licites) sont au coeur d’une surveillance quotidienne. En raison de la corruption humaine, le jeu, qui n’est généralement pas mauvais en soi, est souvent une occasion de débauche et d’abus, ce que la discipline ecclésiastique condamne fermement et sanctionne parfois par une suspension de la participation à la cène, voire un renvoi au Magistrat (amendes, prison). Le Consistoire cherche, entre autres, à réconcilier les joueurs en conflit, à protéger la jeunesse des effets pernicieux de la passion du jeu et à corriger les époux qui perdent leur argent aux jeux et mettent en danger la stabilité matérielle et morale du foyer. L’étude menée jusqu’à la fin du 18e siècle permet de mettre en lumière les mutations du discours théologique et théorique sur les jeux, en réinscrivant le cas genevois dans un contexte plus global propre à l’Europe à l’époque moderne.