De l'intolérable. L'expérience du mal après Dostoïevski (Elsa Morante, Toni Morrison, Arundhati Roy)
Auteur / Autrice : | Aline Lebel |
Direction : | Frédérique Leichter flack |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Littérature comparée |
Date : | Inscription en doctorat le 23/11/2020 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Lettres, langues, spectacles |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Littérature et poétique comparées |
Mots clés
Résumé
Ce projet de recherche comparatiste s'inscrit dans le champ ''littérature et éthique'' qui s'est développé depuis une quinzaine d'années de part et d'autre de l'Atlantique. Situé au croisement de l'herméneutique littéraire, de la philosophie éthique et des études sur l'émotion qui ont récemment émergé en sciences humaines et sociales (en particulier l'histoire des sensibilités morales et la pragmatique des affects), il entend participer aux débats sur les effets éthiques et politiques de la littérature, en questionnant l'apport de l'étude des oeuvres à une réflexion sur les modalités de construction de nouveaux seuils moraux collectifs et individuels. Il s'agit, en relisant les textes à la lumière de la notion d''intolérable moral'' (P. Bordelais et D. Fassin, 2005), notamment élaborée à partir de l'oeuvre de Dostoïevski, de s'interroger sur l'élaboration, les usages et les conditions de partage du choc affectif et moral provoqué, au niveau de l'expérience de lecture, par la représentation littéraire du franchissement d'une limite éthique. Dans cette perspective, le corpus retenu se compose de trois romans : La Storia d'Elsa Morante (Italie, 1974) ; Beloved de Toni Morrison (États-Unis, 1987) et Le Dieu des petits riens d'Arundhati Roy (Inde, 1997), relus à la lumière de l'oeuvre de Dostoïevski. L'enjeu est de montrer comment les questionnements moraux qui s'élaborent chez le romancier russe autour du problème du mal sont repris et retravaillés par les autrices, dans le contexte de la seconde moitié du vingtième siècle, et de s'interroger sur leur effets éthiques et collectifs.