Thèse en cours

Nationalismes, mémoire et odonymie en Espagne (1978-2000)
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Auteur / Autrice : Derlya prudence Mutsinga divuvy
Direction : Jorge Cagiao conde
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Langue Vivante Espagnol
Date : Inscription en doctorat le 01/12/2020
Etablissement(s) : Tours
Ecole(s) doctorale(s) : Humanités et Langues - H&L
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Interactions Culturelles et Discursives

Mots clés

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Résumé

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Ce projet de thèse a comme objet de recherche la question de la mémoire de la répression franquiste dans le récit national de l'Espagne démocratique. Nous nous proposons d'étudier le travail sur la mémoire historique en l'insérant dans le cadre plus général des études sur le nationalisme et la nation, lesquelles ont pu mettre en évidence ces vingt dernières années les faiblesses ou déficits du processus de nationalisation (nation-building) espagnol. La présence de nationalismes minoritaires (catalan et basque notamment) au sein de la nation espagnole, et donc les processus de nationalisation concurrents et différenciés par rapport à celui de l'Etat, ont un impact sur la manière dont l'Espagne se représente en tant que communauté nationale (Anderson), mais également sur sa capacité à mettre en place des lieux de mémoire (Nora) faisant consensus. A la différence de ce qui se produit dans des pays comme la France, l'Allemagne ou les Etats-Unis, les nationalismes minoritaires semblent empêcher l'émergence d'une mémoire nationale collective unique et incontestée en Espagne. Par ailleurs, les nationalismes minoritaires produisent des mémoires historiques et des récits nationaux spécifiques. S'intéresser à la question de la mémoire en Espagne revient de la sorte à aborder la problématique de la nation sous l'angle de la contestation et de la fragmentation, l'existence de communautés nationales se percevant comme distinctes engendrant une mémoire collective problématique et non homogène en raison des différentes traditions, langues et cultures. L'Espagne semble ainsi avoir eu des difficultés à produire une mémoire historique nationale parfaitement «banale» (Billig). La période examinée comprend les vingt premières années de l'Espagne démocratique. A travers l'études des odonymes (nom de rue, de boulevard, de monuments, etc.), notre travail de thèse cherchera à comprendre la manière dont l'Espagne traite la période de répression franquiste dans son effort de reconstruction d'un récit national unifié, ainsi que le rôle que les nationalismes minoritaires ont pu jouer dans la manière dont ce devoir de mémoire est compris et pratiqué par les responsables politiques (gouvernements de droite et de gauche).