La danse de la Renaissance au Nord-Est de l'Europe à travers les tablatures pour luth et orgue - miroirs et messagers des modèles culturels.
Auteur / Autrice : | Wanda Kozyra |
Direction : | Philippe Canguilhem |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Musique |
Date : | Inscription en doctorat le 01/12/2020 |
Etablissement(s) : | Tours |
Ecole(s) doctorale(s) : | Humanités et Langues - H&L |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'Etudes Supérieures de la Renaissance |
Mots clés
Résumé
Les études sur la danse à la Renaissance au Nord-est de l'Europe, ont puisé dans les sources de la musique instrumentale pour aborder ce répertoire sous deux angles, d'une part comme précurseur des « danses nationales » du XVIIIe et XIXe siècles et d'autre part, à travers les formes décrites dans les traités de danse français et italiens. Or, à travers les dénominations de ces danses du Nord, et les descriptions dans les sources littéraires, nous percevons une grande variété des formes qui témoigne des particularités locales. Nous ne savons pas sur quels éléments musicaux et chorégraphiques portent exactement ces particularités et comment elles se traduisent dans les tablatures de luth et d'orgue. Peut-on préciser grâce à ces sources, les éléments de chorégraphie, les influences musicales, les techniques de jeu instrumental ou les éléments d'interprétation ? Beaucoup de ces danses fonctionnent par hybridation d'éléments issus du modèle dominant italien et des particularités locales, ou encore d'éléments issus des traditions orales et provenant de jeu sur des instruments de culture non savante. Cependant, certains de ces éléments chorégraphiques et musicaux qui semblent être des particularismes locaux, relèvent également de la reproduction d'un stéréotype musical et culturel généralement répandu. L'usage dans ces danses d'une terminologie « nationale », qui apparaît au XVIe siècle, pose aussi la question de la relation entre le concept de la nation et cette forme artistique. Cette charge symbolique a inspiré les travaux des folkloristes et des musicologues au XIXe et XXe siècle, et nous allons les consulter en tenant compte du contexte historique et politique environnant. Les auteurs de ces tablatures sont considérés ici comme des passeurs culturels entre le Nord et le Sud, la tradition orale et écrite, le monde des érudits et la culture populaire. Dans les danses en tablature se reflète ainsi une expérience esthétique dont nous allons scruter les traces.