Musique retrouvée : la mémoire à l'oeuvre dans la composition musicale
Auteur / Autrice : | Mikel Urquiza garcia |
Direction : | Laurent Feneyrou |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | SACRe, composition musicale |
Date : | Inscription en doctorat le Soutenance le 02/05/2024 |
Etablissement(s) : | Université Paris sciences et lettres |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Lettres, Arts, Sciences humaines et sociales (Paris ; 2010-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Sciences, Arts, Création, Recherche |
établissement opérateur d'inscription : Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris | |
Jury : | Président / Présidente : Martin Laliberté |
Examinateurs / Examinatrices : Laurent Feneyrou, Cécile Auzolle, Denis Laborde, Stefano Gervasoni, Christine Esclapez | |
Rapporteur / Rapporteuse : Cécile Auzolle, Denis Laborde |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Les références à d'autres musiques se sont multipliées dans la musique du XXIe siècle. Quels repères pour ce terrain esthétique hybride, et quels horizons créatifs ? Si le référentiel fait partie de la musique occidentale depuis ses débuts (références à la nature, aux réalités nommées par un texte chanté, etc.), la tendance à convoquer un dehors de la musique s'est étendue à la citation d'autres pièces, particulièrement après la naissance du répertoire canonique et sa reproduction de masse. Plus récemment, l'intertextualité propre à ce genre d'écriture répond à la pluralité de stimulus offerte par les nouvelles technologies. Au fur et à mesure que le rapport citationnel se complexifie, il dévoile qu'il dépend de la mémoire et soulève des problématiques d'ordre technique, esthétique ou éthique. Dans la thèse, le rapport entre musique et mémoire est observé à travers le prisme du phénomène citationnel, considérant le contenu des emprunts, les techniques qui les rendent possibles et leurs implications esthétiques. Le premier chapitre dresse une classification des différents types de travail de mémoire par ordre de durée croissante. Ainsi, les citations de sons, de motifs et de fragments sont envisagées en premier, avant d'aborder les expériences d'écoute (réécritures artistiques de pièces complètes) ou les modes plus légers d'évocation, comme l'imitation d'une technique ou d'un style, sans oublier la citation d'éléments musicaux qui ne sont pas sonores (le geste ou l'espace). Le deuxième chapitre se penche sur des problématiques plus transversales, susceptibles d'agir sur les travaux de mémoire indépendamment de leur durée. Il aborde les caractéristiques techniques des citations (les modalités d'insertion et les techniques qui permettent d'articuler une distance avec le corps du texte), ainsi que les rôles qu'elles peuvent servir à l'intérieur d'une pièce (symbole, hommage, parodie...). Ayant décelé deux rapports poétiques privilégiés au sein des travaux de mémoire les plus récents (avec les images et avec l'espace), le texte décortique les métaphores récurrentes pour mieux comprendre l'actualité de cette approche. La problématique de la réception est abordée d'une façon inusuelle : non pas à partir d'une reconnaissance absolue (le nom du morceau, l'auteur, la période), mais à partir de la reconnaissance relative des différentes caractéristiques. Le chapitre se referme sur quelques considérations éthiques qui concernent le plagiat et l'appropriation culturelle. En complément de ce regard large, le troisième chapitre est consacré à une perspective plus personnelle du travail de mémoire en musique, en espérant quune approche de compositeur puisse fournir des clés supplémentaires. J'y propose une analyse détaillée de ma pièce Lavorare stanca (2020), construite presque intégralement avec des citations, ce qui permet de vérifier la pertinence des catégories et l'imbrication des techniques décrites précédemment.