La mise en scène des sujets désarticulés. Les vitrines de mode de l´Exposition d´arts décoratifs et industriels de 1925
Auteur / Autrice : | Beatriz Sanchez santidrian |
Direction : | Alain Milon, Aurora Fernández Polanco |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Esthétique |
Date : | Inscription en doctorat le 26/11/2020 |
Etablissement(s) : | Paris 10 en cotutelle avec Université complutense de Madrid |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Lettres, langues, spectacles |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Histoire des Arts et des Représentations |
Mots clés
Résumé
Au croisement entre l´histoire de l´art, les études visuelles, l´esthétique et la sociologie de la culture, cette recherche engage une réflexion autour du phénomène d´essor des vitrines des boutiques de mode et décoration de l´Exposition Internationale des arts décoratifs et industriels modernes de Paris de 1925, et autour des implications théoriques que celui-ci offre en lien avec les discours de l´identité sociale. Dans la mesure où la proposition esthétique de l´Art déco, et de l´Exposition de 1925 qui en marque son apogée, soulevaient la question de la popularisation des arts décoratifs français c´est-à-dire, de la combinaison des concepts opposés d´exclusivité et de production en masse, ces derniers sont susceptibles d´être interprétés comme une preuve de la naissance de la société de masse et de consommation propre au capitalisme moderne. Société de masse et de consommation qui elle-même s'impose comme un nouveau paradigme culturel, en construction à cette époque de l'entre-deux-guerres, qui a symbolisé et mis en évidence la perte d´individualité et la dégradation de l´hégémonie des principes d´unicité et d´originalité jusqu´alors catégories sacralisantes de l´expérience de l´être humain dans le monde, comme Walter Benjamin le souligne à propos de « l´aura ». C'est de là que proviennent la faiblesse et le vide existentiel créés au sein de ces identités, qui ont tenté de dissimuler ce symptôme par la célébration de l´opposé, à travers un culte exacerbé de l´apparence, dans une culture de « surfaces » dont les devantures des magasins et des pavillons de l´Exposition de 1925 sont le symbole. Le projet propose d´analyser de quelles manières la mise en scène des objets qui servent d´ornements et décoration pour ces corps, conçus comme un prolongement de ces sujets fragmentés, se manifeste en réalité comme la mise en scène spectaculaire des identités désarticulées. Même mise en scène qui, à travers la dialectique de la vitrine, reflète les nécessités de distinction et d´un retour à la notion d´individualité, ayant la capacité d'exercer un pouvoir esthétique et symbolique mais aussi politique et économique sur la construction de la subjectivité de l´individu en société.