Thèse en cours

Étude de la traduction de l'ARN complet du MLV et VIH-1 au niveau d'une molécule unique

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AttentionLa soutenance a eu lieu le 31/10/2024. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Felipe Leon diaz
Direction : Marylène Mougel
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Biologie Santé
Date : Inscription en doctorat le
Soutenance le 31/10/2024
Etablissement(s) : Université de Montpellier (2022-....)
Ecole(s) doctorale(s) : Sciences Chimiques et Biologiques pour la Santé (Montpellier ; Ecole Doctorale ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : IRIM - Institut de Recherche en Infectiologie de Montpellier
Jury : Président / Présidente : Emmanuel Margeat
Examinateurs / Examinatrices : Marylène Mougel, Eugenia Basyuk, Serena Bernacchi, Hugues De rocquigny
Rapporteur / Rapporteuse : Serena Bernacchi, Hugues De rocquigny

Résumé

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Les rétrovirus transcrivent un seul ARN de pleine longueur (ARN-FL) qui peut conserver des introns, contient une longue région 5'-UTR très structurée, et fonctionne soit comme un ARNm codant les protéines structurales clés Gag et enzymatiques (Pol), soit comme un génome sous forme de dimères pour de nouvelles particules virales. Nous avons entrepris une étude comparative de la traduction de l'ARN-FL de deux rétrovirus: MLV, décrit comme un rétrovirus simple et un modèle pour la recherche sur le cancer, et VIH-1, qui cause le SIDA et qui est le prototype des rétrovirus complexes. Tous deux ont un cycle de réplication similaire malgré leurs niveaux de complexité génétique très différents. La traduction de la polyprotéine Gag fait appel à des mécanismes complexes, notamment le balayage des ribosomes, des sites potentiels d'entrée interne des ribosomes (IRES) dans la région 5' UTR, et l'utilisation de mécanismes qui permettent aux ribosomes de contourner les codons stop, produisant une protéine de fusion Gag-Pol. De plus, MLV a la particularité de produire une forme glycosylée de Gag (gGag) qui utilise un codon CUG en amont du AUGGag standard. Nous avons utilisé la technologie SunTag (ST) combinée à l'imagerie ARN MS2 pour visualiser des molécules uniques d'ARN-FL et de Gag naissantes. Cette approche a permis l'observation en temps réel de la traduction au niveau d'une cellule unique. Notre étude révèle qu'une minorité seulement des molécules d'ARN-FL est utilisée comme ARNm pour la traduction : 19 % et 34 % des ARN-FL pour le MLV et le VIH-1, respectivement. De manière surprenante, les polysomes du MLV et du VIH-1 varient considérablement en termes d'occupation des ribosomes, avec 3 ribosomes par ARN-FL pour le MLV et 8 pour le VIH-1, ce qui indique une utilisation plus efficace de la machinerie de traduction de l'hôte par le VIH-1. Les études cinétiques avec le MLV, grâce à l'imagerie en temps réel, ont montré que la faible proportion d'ARN-FL en cours de traduction, peut être compensée par une cinétique de traduction rapide (taux d'élongation = 22 aa/sec), permettant la synthèse d'une quantité suffisante de protéines Gag pour assurer la progéniture virale. L'étude de mutants du domaine de nucléocapside (NC) de Gag a montré que la NC du VIH-1 (contrairement à celle du MLV) via ses motifs en doigt de zinc est essentielle pour le recrutement des ribosomes et la localisation de la traduction. Nous avons observé que les sites de traduction avaient des localisations cellulaires distinctes entre les virus, avec deux phénotypes principaux identifiés : périnucléaire et dispersé pour le VIH-1 et proche ou à la membrane plasmique pour le MLV, soulignant une régulation spatiale et temporelle de la traduction différente entre ces deux virus. Dans l'ensemble, ces résultats apportent de nouvelles perspectives sur les processus de traduction du MLV et du VIH-1, en particulier sur la manière dont le virus optimise sa traduction pour soutenir la réplication virale et l'assemblage du virus. Cette recherche fournit des informations précieuses sur la traduction de l'ARN rétroviral, soulignant la régulation sophistiquée de la synthèse des protéines virales. Ainsi, on pourra mieux comprendre comment les rétrovirus se répliquent et interagissent avec les cellules hôtes, avec des implications pour la virologie et le développement de stratégies antivirales. L'utilisation des techniques de microscopie dans cette étude pose les bases d'une exploration plus approfondie de la dynamique de la traduction virale au niveau moléculaire, puisqu'elles pourront être facilement adaptées à l'étude d'autres agents pathogènes.