Pouvoir et savoir sous le califat d’Abû l-Abbâs Abd Allâh al-Ma’mûn (786 - 833)

Power and Knowledge under the Caliphate of Abû l-Abbâs Abd Allâh al-Ma'mûn (786 - 833)

• Auteur / Autrice : Sana Boussetat
• Direction : Emmanuelle Tixier du Mesnil
• Type : Projet de thèse
• Discipline(s) : Histoire et archéologies des mondes médiévaux
• Date : Inscription en doctorat le 25/11/2020
• Etablissement(s) : Paris 10
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Espaces, Temps, Cultures (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'Histoire Sociale et Culturelle de l'Occident (Nanterre)

Mots clés

Mots clés libres

Histoire

Pouvoir

Savoir

History

Power

Knowledge

Résumé

Le présent projet de recherche présente l’avantage de s’intéresser à un terrain longtemps négligé par la recherche historique : le califat d’al-Ma’mûn (786 - 833). C’est dans ce cadre que nous nous proposons d’étudier la question de l’imbrication entre les notions de pouvoir et savoir sous le califat de ce dernier. En effet, après la mort de Mahomet en 632, les conquêtes géographiques ont offert à l’empire un accès privilégié aux héritages scientifiques antiques. Ce nouvel élan favorise l’émergence de grandes bibliothèques. Le développement des connaissances devient un enjeu majeur pour l’empire, qui s’appuie sur la mise en place d’un cadre sociopolitique spécifique pour le favoriser. Ce n’est toutefois que sous le règne d’al-Ma’mûn que l’on observe une réelle dynamique de circulation des techniques et connaissances, une grande mobilité des érudits de tout bord attirés par le mécénat califal. Il permet ainsi la multiplication de traduction d’ouvrages vers l’arabe depuis différentes langues par la fondation de bayt al-Ḥikma (Maison de la Sagesse) à Bagdad, vers 830, haut lieu de la traduction des ouvrages anciens en arabe. En s’illustrant par son attachement aux savoirs — tel le pacte qu’il conclut réclamant des manuscrits scientifiques en échange d’une trêve conclue avec les Byzantins — il joue en ce sens un rôle déterminant dans la dynamisation de l’empire et le maintien d’une hégémonie fondée sur la supériorité dans les savoirs et techniques. Il saura, pour ce faire, s’entourer d’érudits, Arabes et non-Arabes, musulmans et non musulmans, pour arriver à ses fins.

The present research project has the advantage of focusing on a terrain long neglected by historical research: the Caliphate of al-Ma'mûn (786 - 833). It is within this framework that we propose to study the question of the interweaving of the notions of power and knowledge under the Caliphate of al-Ma'mûn. Indeed, after Mohammed's death in 632, geographical conquests offered the empire privileged access to ancient scientific heritages. This new impetus favored the emergence of great libraries. The development of knowledge became a major challenge for the empire, which relied on the establishment of a specific socio-political framework to promote it. However, it was only during the reign of al-Ma'mûn that a real dynamic of circulation of techniques and knowledge was observed, a great mobility of scholars from all sides attracted by Caliphate patronage. It thus allowed the multiplication of the translation of works into Arabic from different languages by the foundation of bayt al-Ḥikma (House of Wisdom) in Baghdad, around 830, the Mecca for the translation of ancient works into Arabic. His attachment to knowledge - such as the pact he concluded calling for scientific manuscripts in exchange for a truce with the Byzantines - was a determining factor in the dynamization of the empire and the maintenance of a hegemony based on superiority in knowledge and techniques. To achieve this, he knew how to surround himself with scholars, Arabs and non-Arabs, Muslims and non-Muslims, to achieve his goals.