Thèse en cours

Dans la valise du Kanak

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Auteur / Autrice : Jordy Sio
Direction : Sophie LaligantIsabelle Leblic
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Anthropologie
Date : Inscription en doctorat le 26/11/2020
Etablissement(s) : Tours
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la Société : Territoires, Économie et Droit (Centre-Val de Loire ; 2018-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Cités Territoires Environnement et Sociétés (Tours ; 2004-....)
Equipe de recherche : COST - Construction Sociale et politique des espaces, des normes et des Trajectoires

Résumé

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Ce projet de thèse anthropologique portera sur la « permanence », ou pas, de la culture kanak en dehors de son espace d'origine en suivant étonnamment le parcours des objets. Les accords de Matignon (1988), puis de Nouméa dix ans plus tard, ont défini le cadre d'une démarche de décolonisation. Concrètement, cela débouche, entre autres, sur le projet « 400 cadres », devenu par la suite « Cadres Avenir ». La Nouvelle-Calédonie envoie en Métropole de nombreux jeunes Kanaks pour qu'ils suivent un parcours de formation. L'objectif est, à l'issue de ce parcours, de retourner en Nouvelle-Calédonie, et de permettre ainsi aux Kanaks de ramener avec eux savoirs et savoir-faire acquis : ce sera leur contribution à la construction du « pays kanak ». Ma thèse souhaite mettre en lumière l'enjeu qui se joue autour du concept d'identité kanak, dans ce contexte particulier actuel, lié au référendum, notamment, et aussi au coronavirus. Le sentiment d'appartenance, le fait de pratiquer la culture, la terre, ses us et coutumes, sont plus que jamais au cœur de ma réflexion : comment faire société, comment « être kanak », comment faire sens hors de son espace originel ? L'ethnographie abordera les étudiants kanak boursiers à partir d'un terrain multi-situé en interrogeant le prisme des objets transportés de la Nouvelle-Calédonie vers la Métropole, jusqu'à leur retour, ou pas, en Nouvelle-Calédonie. « L'autre savoir », le savoir kanak, que devient-il dans ces voyages, et surtout dans ces séjours ? L'étudiant kanak boursier, tout le temps que dureront ses études, passera plus de temps en Métropole que dans l'archipel. Quels liens garde-t-il avec sa culture d'origine ? « Déracinés », que deviennent les objets apportés en Métropole ? Et au moment du retour en Nouvelle-Calédonie, ont-ils de nouvelles fonctions, de nouvelles significations, de nouvelles valeurs ? Kanak moi-même, je dois jouer de mes relations à ma terre, à ma culture, à mon identité kanak, et étant tout à la fois observateur et acteur, il me faudra rendre compte de cette double focale en rattachant ma démarche à l'« anthropologie du sensible ».