Thèse en cours

Le rôle de l'ocre chez les dernières sociétés de chasseurs-cueilleurs du Paléolithique en Europe sud-occidentale : approvisionnement, transformation et utilisation
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Auteur / Autrice : Giorgia Sardelli
Direction : Hélène SalomonFederica Fontana
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Préhistoire
Date : Inscription en doctorat le 01/11/2020
Etablissement(s) : Chambéry en cotutelle avec Université de Ferrare
Ecole(s) doctorale(s) : Cultures Sociétés Territoires
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Environnements, Dynamiques et Territoires de la Montagne

Résumé

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Les matières colorantes riches en oxydes/hydroxydes de fer (hématite, goethite), communément connues sous le terme d'ocre, appartiennent à une catégorie de vestiges archéologiques qui suscite un grand intérêt ces dernières années pour appréhender les sociétés de la Préhistoire du fait de leur grand potentiel informatif. Malgré l'intérêt croissant pour l'étude de l'exploitation de ces roches ferrugineuses par les sociétés paléolithiques, la recherche bute sur la difficulté à mettre en relation les ressources, les matières exploitées et les matières appliquées sur divers supports. En concentrant la recherche des rôles de ces matières sur des collections archéologiques remontant à la dernière partie du Pléistocène de part et d'autre des Alpes, cette recherche doctorale entend investiguer les différentes chaînes opératoires liées à l'exploitation des matières colorantes riches en fer en s'appuyant et en développant une approche résolument interdisciplinaire des matières et des vestiges archéologiques colorants et colorés. Cette approche vise à explorer la sélection des matières premières minérales colorantes, leurs traitements, les techniques de mise en œuvre et les champs et modalités d'utilisation en fonction des contextes chrono-culturels, environnementaux et climatiques dans lesquels ces vestiges sont associés. L'évolution de ces matières au cours du temps dans les sédiments archéologiques sera l'un des points méthodologiques fondamentaux à interroger et caractériser afin de distinguer les résidus colorants délibérément déposés par les chasseurs-cueilleurs au Paléolithique des précipitations post-dépositionnelles. Les matières colorantes jaunes et rouges provenant de trois principaux sites archéologiques européens du Paléolithique supérieur seront étudiées : le site de plein air du Gravettien final/Épigravettien ancien (25.000-23.000 cal BP) des Prés de Laure (Var, France), le site épigravettien récent (de 17.219-16.687 cal BP à 14.535-13.472 cal BP) en abri-sous-roche de Riparo Tagliente (Vérone, Italie), le site de plein air de l'Épigravettien récent (Younger Dryas) de Arco Via Serafini (Trente, Italie). Le programme de recherche, à la croisée des géosciences, des sciences humaines et des sciences des matériaux, permettra d'acquérir une meilleure connaissance sur le choix des matières premières et les stratégies mises en œuvre par le chasseurs-cueilleurs pour les extraire, les déplacer et les exploiter durant la dernière partie du Pléistocène.