Des psychologues en « miroir » de l'institution policière ? Sociologie des activités de soutien psychologique au sein de la police nationale
Auteur / Autrice : | Marguerite Trabut |
Direction : | Jacques De maillard |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences Politiques |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2020 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | Sciences Sociales et Humanités |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : CESDIP - Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales |
Référent : Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines | |
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Sociologie et science politique (2020-....) |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Les agents de police sont réputés particulièrement réticents à consulter des psychologues et plus favorables à s'en remettre à leurs pairs (Boussard, Caroly, Loriol, 2005). Pourtant, depuis sa création en 1996, le service de la police nationale dédié au soutien psychologique de ses fonctionnaires a vu ses effectifs se démultiplier, passant d'une trentaine de psychologues dans les années 2000, à plus de 120 aujourd'hui. Il est ainsi devenu un des plus importants réseaux de psychologues dédiés, en France, à des agents de la fonction publique ou à une catégorie de population spécifique, avec un·e psychologue pour 1650 agents de police contre, par exemple, un·e pour 3000 en Gendarmerie et chez les Pompiers de Paris. Les interventions de ces psychologues dans l'institution policière sont traversées par des tensions quand aux frontières entre les sphères personnelles, professionnelles et opérationnelles des agents, entre les situations relevant de l'urgence ou du temps long, entre les différents niveaux hiérarchiques policiers, entre l'action, l'oral et l'écrit etc. A partir d'une enquête menée par archives, entretiens et observations, cette thèse porte sur les attentes et tensions à l'uvre dans la mise en place de ce dispositif d'intervention psychologique à l'interface entre différents acteurs : psychologues, portant le dispositif ; acteurs administratifs, impliqués dans sa genèse et son encadrement ; commissaires de police à la fois prescripteurs et bénéficiaires de ses interventions ; agents de police visés par ces dernières ; responsables associatifs policiers revendiquant le développement d'un contre-modèle. Le premier chapitre porte sur l'élargissement du mandat des psychologues dans la police entre les années 1980 et 1990. Le second concerne les rapports entre ces psychologues et leurs responsables hiérarchiques administratifs pour identifier les modalités de contrôle et d'extension d'un dispositif d'intervention psychologique interne à une institution. Le chapitre trois traite des relations entre les commissaires de police et les psychologues pour mettre en lumière les conceptions concurrentes de l'urgence dans lesquelles s'inscrivent ces interventions psychologiques (suivant des impératifs de réactivité ou de soutien à long terme), et les enjeux de division du travail de soutien entre ces deux groupes. Le quatrième chapitre porte sur les cadres d'intervention des psychologues de soutien auprès des agents de police. Il s'agit notamment de voir comment les psychologues de soutien peuvent être amené⸱es, du fait de leur environnement de travail, à utiliser des outils relevant plutôt des TCC que de la psychanalyse et ce quelques soit leur formation ou leur orientation clinique initiale. Enfin, le dernier chapitre analyse les convergences et divergences, entre psychologues de la police et pair-aidant·e·s bénévoles policier⸱e⸱s, dans les conceptions des problématiques touchant les agents de police, de leur rôle face à celles-ci et du soutien « bien fait ».