Composer-recomposer les grands décors sculptés de l'Ancien Régime, la collection du musée des Arts Décoratifs de Paris.
Auteur / Autrice : | François Gilles |
Direction : | Maaike Van der lugt |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2020 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | Sciences Sociales et Humanités |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Dynamiques Patrimoniales et Culturelles (Antiquité, Moyen-Âge, Temps Moderne) |
Référent : Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Ce projet de thèse se propose d'exhumer l'histoire des décors sculptés de l'Ancien Régime de la collection du musée des Arts Décoratifs de Paris. Cette contrainte que constitue l'étude d'une collection muséale, avec toutes les difficultés et la richesse que cela suppose, est une manière de dresser une histoire plus large des grands décors sculptés. Cette étude cherchera à suivre l'histoire de ces décors (qu'ils soient complets ou fragmentaire), de leur conception à leur muséification, en suivant les étapes de composition, déposition puis recomposition qui sont inhérentes à leur patrimonialisation. Les événements qui les ont faits les ayant « marqués », une analyse technique, matérielle et historique de ces traces permettra de faire « parler » ces décors pour qu'ils révèlent leur histoire. Apparaîtront alors les événements sociaux et historiques qui ont régi la vie de ces décors, mais aussi leurs acteurs ; c'est-à-dire ceux, qui les ont, justement, composés, déposés puis recomposés. Architectes, sculpteurs, démolisseurs, marchands, collectionneurs, tous ont eu des gestes lourds de conséquences, même si, incontestablement, l'acteur le plus important reste le sculpteur. En effet, le sculpteur de l'Ancien Régime, dont il faudra définir très exactement la place dans la société et dans la composition du décor, est celui qui inspira le sculpteur du XIXe siècle. Comprendre de quoi la récurrence de la place du sculpteur dans la vie des décors est le signe, sera une étape essentielle dans cette étude. En effet, à la charnière du XIXe et du XXe siècle, les artisans et praticiens participent pour beaucoup à la constitution et à l'organisation du savoir théorique et historique sur les arts décoratifs. Il faudra alors souligner le fait que les fragments de décor, avant même qu'ils n'entrent au musée des Arts Décoratifs étaient déjà des objets de transmission technique et esthétique pour les artisans de la fin du XIXe siècle, et c'est en tant que tels qu'ils ont été constitués en collection, qui sera elle-même étudiée pour le phénomène qu'elle est. Corrélativement, il faudra alors éclairer la patrimonialisation de ces décors qui s'est jouée dans ces interstices de l'histoire : entre démolition, collection et muséification. Ces observations seront aussi l'occasion, par le prisme spécifique des événements vécus, de dresser un vaste panorama historique, et pour ainsi dire social, qui verra triompher un « culte moderne des monuments ».