Thèse en cours

La famille en Etrurie archaïque

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Fabien Durant
Direction : Marie-Laurence Haack
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Archéologie des périodes historiques
Date : Inscription en doctorat le 13/11/2017
Etablissement(s) : Amiens
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale en Sciences humaines et sociales
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Textes, représentations, archéologie, autorité et mémoire de l'Antiquité à la Renaissance (Amiens ; 2008-....)

Mots clés

FR  |  
EN

Mots clés libres

Résumé

FR  |  
EN

Si les familles grecque et romaine ont fait l'objet de nombreuses publications, en comparaison la notion de famille n'a été que peu analysée en ce qui concerne la civilisation étrusque, pour laquelle il n'existe pas de terme correspondant à cette notion. En outre des travaux ont été menés dans le cadre des périodes orientalisante et classique, mais la période archaïque n'a pas fait l'objet d'études approfondies sur la notion de famille en Etrurie. Pourtant, cette période, qui s'étend du VIème siècle aux années 480 avant J.-C., voit une nouvelle société étrusque émerger après une période orientalisante marquée par la domination des principes. Les transformations politiques et culturelles de la société étrusque archaïque apparaissent de manière très nette dans l'architecture funéraire, où à partir de la fin du VIème siècle les immenses tumuli aristocratiques cèdent peu à peu la place à des tombes dénuées de luxe et plus ordonnées et où les villes des morts épousent de plus en plus la morphologie des villes des vivants. Cette évolution architecturale tient à l'évolution de la société étrusque dans son ensemble, où le pouvoir des familles aristocratiques laisse peu à peu la place à l'émergence de classes moyennes, constituées d'artisans et de marchands, dont la présence dans le paysage funéraire via les formes des tombes dites a dado (en dés) témoigne de leur rôle grandissant dans l'évolution politique et sociale des cités étrusques. L'intensification des échanges commerciaux et culturels avec le monde grec pose également la question des particularités de la famille étrusque au sein des échanges qui sillonnent le bassin méditerranéen, particularités tant décriées par les auteurs anciens. L'apport des sources se diversifiant, nous disposons d'une quantité d'informations qui dépasse les idées reçues héritées des sources littéraires grecques et romaines, peuples ennemis des Etrusques, accusant hommes et femmes étrusques de mollesse et de luxure . Il en découle une image biaisée que viennent corriger les sources archéologiques, épigraphiques et iconographiques. Les inscriptions funéraires nous apportent ainsi des précisions sur le propriétaire de la tombe et inscrivent le défunt dans un réseau de parenté : on trouve ainsi des inscriptions courtes mentionnant le propriétaire de la tombe ainsi que le nom du fondateur de la tombe, puisque le défunt était susceptible d'être placé dans un tombeau familial, pratique que nous retrouvons au sein de familles aristocratiques, comme dans la nécropole de la Banditaccia à Cerveteri. Les sources iconographiques comprennent les nombreuses peintures funéraires dont la production s'est étalée dès la fin du VIème siècle avant J.-C. . Les fresques funéraires, les sarcophages et les urnes, mais aussi la céramique, nous livrent une certaine image de la société étrusque. Or les tombes peintes ne représentent qu'une infime partie des tombes étrusques, celles d'une aristocratie qui aurait cherché à mettre en avant son statut privilégié par une telle décoration intérieure. Ces sources iconographiques, principalement circonscrites au monde des puissants, laissent plusieurs questions en suspens. Qui est représenté dans cette iconographie funéraire ? Quelle image les familles étrusques ont tenu à donner d'elles-mêmes ? Il en va du même constat concernant les sources archéologiques : les céramiques attiques importées en Etrurie, tout comme les bijoux et fusaïoles dans les tombes féminines ou les équipements guerriers dans les tombes masculines relèvent du monde aristocratique qui se caractérise par la pratique du banquet et par la mise en valeur du passé du défunt. Les éléments du mobilier funéraire relèvent probablement d'une volonté d'inscrire le défunt dans une histoire familiale tout en l'inscrivant dans l'appartenance à une élite politique, économique et culturelle. Les sources archéologiques mettent également en avant des scènes de la vie familiale à l'occasion des funérailles : ainsi les reliefs archaïques de Chiusi montrant la pratique de rites funéraires unissant les familiers du défunt dans la douleur, ou encore le célèbre Sarcophage des Epoux de Cerveteri souvent présenté comme une parfaite illustration du couple étrusque. Pour comprendre ce qu'est la famille en Etrurie pendant la période archaïque, il s'agira donc de croiser l'ensemble des informations que nous livrent ces sources si variées, afin de répondre à une question, simple en apparence, mais si complexe dans la réalité : qu'est-ce qu'une famille étrusque ?