Søren Kierkegaard et T.W. Adorno face à l'exigence de nos amours érotiques désespérées
Auteur / Autrice : | Cassandre Caballero |
Direction : | Estelle Ferrarese, René Rosfort |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2020 |
Etablissement(s) : | Amiens en cotutelle avec Université de Copenhague |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale en Sciences humaines et sociales (Amiens) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : CURAPP-ESS Centre Universitaire de recherches sur l'Action Publique et le Politique. Epistémologie et Sciences et Sociales |
Mots clés
Résumé
Notre thèse de doctorat porte sur la manière dont Søren Kierkegaard et T.W. Adorno conçoivent le désespoir, la souffrance du sujet, depuis la perspective de l'amour érotique. Dans un premier temps, nous montrerons que dans la philosophie kierkegaardienne, l'amour est amour de soi, et il est donc condamné à perdre son immédiateté bienheureuse et à tomber dans le désespoir. Du point de vue existentiel, cela pose une exigence : celle de trouver une réconciliation. Dans son ouvrage Les uvres de l'amour, Kierkegaard propose de faire de nos amours une tâche éthico-religieuse, une lutte existentielle, où Dieu est l'intermédiaire entre l'amant et l'aimé. Dans un second temps, nous essaierons de montrer que T.W. Adorno, lecteur de Kierkegaard, reprend pour sa pensée cette tâche de réconciliation face au désespoir, et plus encore face à nos amours érotiques désespérées. Dans son livre de jeunesse Kierkegaard.Construction de l'esthétique et ses deux articles portant sur Kierkegaard, Adorno propose une critique de la théologie kierkegaardienne et de son éthique de l'amour, et montre que, selon lui, l'auteur danois n'est pas parvenu à trouver un remède à nos amours désespérées car son éthique de l'amour est idéaliste et déshumanisante. Néanmoins, nous montrerons que, malgré cette critique, Adorno reste en dialogue avec l'auteur danois et ce, jusqu'à son ouvrage publié à titre posthume Théorie Esthétique. Avec sa théologie inversée qui est une théologie matérialiste Adorno prend au sérieux, tout comme Kierkegaard, l'exigence du désespoir et garde ce désir d'accomplir la théophilosophie de l'auteur danois et ce, tout au long de son uvre.