Thèse en cours

La transmission transgénérationnelle de l’angoisse à travers « Aicha Kandisha » figure culturelle marocaine dans l’assise de l’autorité parentale : approche clinique et culturelle

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AttentionLa soutenance a eu lieu en 2024. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Fatine Bensouda
Direction : Denis Mellier
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance en 2024
Etablissement(s) : Bourgogne Franche-Comté
Ecole(s) doctorale(s) : SEPT - Sociétés, Espaces, Pratiques, Temps
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de Psychologie
établissement de préparation : Université de Franche-Comté (1971-....)
Jury : Président / Présidente : Romuald Jean-dit-panel
Examinateurs / Examinatrices : Denis Mellier, Muriel Bossuroy, Bernard Pechberty, Aubeline Vinay, Tahar Ben jelloun
Rapporteur / Rapporteuse : Bernard Pechberty, Aubeline Vinay

Résumé

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Notre étude analyse Aicha Kandisha, une figure culturelle et mythique au Maroc, souvent utilisée par les parents pour discipliner leurs enfants par la peur. Nous analysons pourquoi cette figure est employée ainsi, en considérant son rôle dans les angoisses œdipiennes des enfants et ses racines historiques complexes dans l'animisme, la colonisation et la religion au Maroc. Aicha Kandisha répond aux besoins d'autorité transmis entre générations dans une culture qui valorise la tradition et la transmission orale des contes et légendes. Pourquoi les parents risquent-ils de terroriser leurs enfants ? Suite à cette problématique nous avançons trois hypothèses : (H1) cette figure prend une telle place car elle a un sens et des formes ambiguës (au niveau du sexe, de l’animalité, de son sens moral ou politique) ; (H2) au niveau intersubjectif elle alimente une instance surmoïque parentale plutôt « cruelle » ; (H3) au niveau transpsychique elle véhicule des traumatismes passés. La méthodologie de l'étude comprend deux analyses complémentaires : une étude des dessins de 400 enfants âgés de 4 à 7 ans représentant Aicha Kandisha, puis l’étude de 53 dessins la mentionnant. Ainsi nous avons procéder à une analyse approfondie de 9 familles à travers des entretiens, des tests psychologiques (test de l'arbre, des Trois personnages, et de l'Arbre généalogique). Huit hypothèses opérationnelles ont été proposées pour préciser ces trois hypothèses générales. Les différentes hypothèses ont été validées. Au regard des enjeux des transmissions éducatives les résultats permettent de mettre en exergue trois types de dynamiques familiales. Un premier type de famille où la permutation symbolique des rôles parentaux s’accompagne d’une fragilité de la sécurité interne. Un second type où il y a une problématique de limites avec une grande fragilité de la sécurité interne. Enfin, un troisième type se décline avec une problématique de sensation de vide identitaire et une absence de sécurité interne. Les études de cas révèlent que la transmission transgénérationnelle se fait de manière inconsciente, les enfants connaissant Aicha Kandisha même si les parents ne l'utilisent pas directement. Cela indique des angoisses archaïques et un traumatisme profond, lié au non-dit, comme l'angoisse sociale marocaine associée au « hchouma ». En conclusion, cette question s'inscrit dans le contexte plus large d'une société avec des perspectives éducatives divergentes, nécessitant une compréhension de comment l'angoisse peut freiner le développement de l'enfant et comment les traumatismes se transmettent culturellement.