Thèse en cours

Interactions fonctions exécutives et langage chez des locuteurs bilingues : Apport des tests de fluence verbale

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AttentionLa soutenance a eu lieu le 12/10/2023. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Rania Kassir
Direction : Olivier GodefroyDr Halim Abboud
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Biologie-Santé-Neurosciences Cliniques-250017
Date : Inscription en doctorat le
Soutenance le 12/10/2023
Etablissement(s) : Amiens en cotutelle avec Université Saint-Joseph
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences, technologie et santé (Amiens)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de neurosciences fonctionnelles et pathologies (Amiens ; 2016-....)
Jury : Président / Présidente : Olivier Martinaud
Examinateurs / Examinatrices : Olivier Godefroy, Halim Abboud, Hardane Jarjoura, Thi mai Tran, Kamal Kallab
Rapporteurs / Rapporteuses : Thi mai Tran, Kamal Kallab

Résumé

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Aujourd’hui, malgré une abondance de définitions du bilinguisme, la détermination du type de bilinguisme représente toujours un défi pour les équipes de recherches en neurosciences et un élément de variabilité entre les études. Ainsi, un indice universel avec un seuil défini est nécessaire pour définir la dominance du bilinguisme chez les adultes bilingues. La fluence verbale (FV), requérant à la fois des capacités langagières et exécutives, se trouve au cœur des protocoles expérimentaux évaluant la flexibilité cognitive. Les deux travaux évaluant des FV sémantiques et littérales/phonémiques dans la langue dominante et non dominante des bilingues dominants relèvent des résultats disparates. De même, aucune étude n’a exploré dans une population bilingue présentant différents types de bilinguisme les stratégies de recherche lexico-sémantique dans les deux langues pratiquées et l’implication des processus linguistiques et exécutifs dans les tâches de FV. Dans la maladie d’Alzheimer (MA), rares sont les études s’étant intéressées à dresser le profil langagier, exécutif et mixte (i.e., FV) des MA bilingues selon les langues pratiquées par le patient parmi différents types de bilinguisme. De ce fait, le but de ce travail a été de mettre en place un nouvel indice de bilinguisme, d’étudier la relation entre le bilinguisme, les FV et ses mécanismes sous-jacents et d’explorer le profil langagier et exécutif avec focalisation sur les FV ainsi que leurs mécanismes sous-jacents chez les MA bilingues présentant différents types de bilinguisme. Ainsi, 100 participants bilingues contrôles (CO) Arabe-Français et 30 patients bilingues Arabe-Français, répondant aux critères de la MA probable, ont été recrutés au Liban. Tous ont rempli un questionnaire de bilinguisme validé et ont passé une batterie de tests neuropsychologiques (des tests langagiers, exécutifs et mixtes) dans les deux langues. Une analyse particulière de la FV sémantique des animaux a été réalisée. Les premières analyses ont permis la création d'un indice de bilinguisme robuste à partir des scores d'expression et de compréhension orales (p = 0,0001) divisant ainsi notre population en trois sous-groupes de bilinguisme (dominant Arabe, équilibré et dominant Français). Cet indice a également été validé par d’autres tests et adopté dans la pathologie. L’analyse des résultats a démontré un avantage de la langue dominante dans les différents types de bilinguisme (FV des animaux : p = 0,0001 ; FV des fruits : p = 0,0001 ; FV littérales en français : p = 0,008) mais qui serait variable en fonction de la tâche de FV. De plus, l’avantage observé dans la langue dominante serait principalement dépendant des processus linguistiques plutôt que des processus exécutifs (p = 0,17) et les stratégies lexico-sémantiques des bilingues s’opèrent sur le lexique phonologique de sortie se basant sur la disponibilité lexicale dans chaque langue. Les analyses des données des patients MA ont montré des performances réduites sur tous les tests (langagiers, exécutifs et mixtes) par rapport aux CO, à l'exception de la vitesse d'articulation et des FV littérales qui semblent être préservées à un stade initial de la maladie. De plus, de meilleures performances ont été observées dans la langue dominante des MA : sur la tâche de FV des animaux, cet avantage est octroyé à une tendance à un nombre plus important de switches (p = 0,08). Enfin, ce travail a permis de mettre en place un indice de bilinguisme multidimensionnel, de démontrer un avantage de la langue dominante sur les FV chez les bilingues CO et d’attester de la préservation de cet avantage dans la MA. Nos analyses ont également permis d’indiquer que les stratégies lexico-sémantiques des bilingues s’opèrent sur les lexiques phonologiques de sortie dans chaque langue pratiquée et dépendent principalement des processus linguistiques. Nos résultats sont prometteurs donnant la possibilité de les explorer dans d’autres types de démences et pathologies.