Thèse soutenue

Flux d'azote en agroforesterie : expérimentation et modélisation

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Mubarak Mahmud
Direction : Laure BarthesNicolas DelpierrePaul LeadleyStéphane Bazot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Écologie
Date : Soutenance le 01/12/2023
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences du Végétal : du gène à l'écosystème
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Écologie, systématique et évolution (Orsay, Essonne ; 2002-....) - Écologie fonctionnelle et biogéochimie des sols et agrosystèmes (Montpellier) - Agrosystèmes Biodiversifiés (Montpellier ; 2003-....)
référent : Faculté des sciences d'Orsay
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Biosphera (2020-....)
Jury : Président / Présidente : Claire Damesin
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Hinsinger, Bernhard Zeller, Marie Gosme
Rapporteurs / Rapporteuses : Philippe Hinsinger, Bernhard Zeller

Mots clés

FR  |  
EN

Résumé

FR  |  
EN

Dans le domaine de l'agriculture durable et de l'adaptation au climat, l'agroforesterie s'est imposée comme une solution prometteuse. Cette thèse examine la dynamique de l'azote dans un système agroforestier méditerranéen impliquant des robiniers, en mettant l'accent sur le devenir des engrais appliqués sur le sol et la réponse du système agroforestier à une augmentation du CO₂. Le contexte général de l'étude était de tester l'hypothèse du filet de sécurité des éléments nutritifs en agroforesterie, dans laquelle les arbres et la végétation du sous-étage sont supposés aider à éviter les pertes d'azote dans l'environnement par lessivage des nitrates vers la nappe phréatique. Cela a été réalisé en utilisant le marquage au ¹⁵N dans un système expérimental et en suivant le devenir du ¹⁵N sur deux ans dans les arbres, les sols et les cultures. Les impacts du changement climatique et de l'augmentation du CO₂ ont été explorés à l'aide d'un modèle agroforestier mécaniste, Hi-sAFe, dans lequel les effets connus et importants d'une augmentation du CO₂ sur les arbres ont été nouvellement introduits dans le modèle. Les hypothèses de recherche initiales suggéraient que les arbres, la bande de végétation du sous-étage (UVS) et la biomasse microbienne (BM) du sol absorberaient le ¹⁵N, réduisant ainsi le lessivage des nitrates. Contrairement à ces hypothèses, la première année de l'étude n'a fourni aucune preuve de ¹⁵N ni dans les arbres, ni dans les UVS, ni dans le BM. Cependant, en 2022 (la deuxième année), des preuves d'absorption du ¹⁵N sont apparues. Il a été démontré que les arbres absorbaient environ 2 % du ¹⁵N appliqué. L'estimation du stock d'azote a démontré le potentiel important de l'agroforesterie (AF) par rapport à la monoculture (MC), le ratio d'équivalent terre en azote (NLER) étant de 0,97 en 2021 et de 1,63 en 2022. En plus de la dynamique de l'azote, nous avons également émis l'hypothèse que le rendement des cultures serait réduit en AF par rapport au MC. Cette hypothèse a été confirmée dès la première année, où AF a donné un rendement d'environ 20 % inférieur à MC. L'étude a en outre estimé le pourcentage d'azote dérivé de l'atmosphère (NDFA) dans les robiniers, obtenant des valeurs allant de 52 % à 68 %. Au cours de la dernière année de la recherche, l'accent a été mis sur la modélisation des effets d'une concentration élevée de CO₂ sur les noyers noirs en agroforesterie. Ceci a été réalisé en introduisant les effets du CO₂ dans le modèle Hi-sAFe. Les résultats ont montré que la hauteur des arbres réagit positivement à l'augmentation du CO₂ et au changement climatique, mais qu'il n'y a pas d'effet significatif sur le diamètre à hauteur d'homme. De plus, le lessivage des nitrates a été réduit en cas de CO₂ élevé. La recherche a des implications pratiques pour la gestion des éléments nutritifs en agroforesterie, où les arbres et les bandes de végétation du sous-étage peuvent retenir l'azote lessivable, améliorer les stocks d'azote au niveau du système, ce qui contribue à la fertilité des sols et à l'agriculture durable. L'amélioration des modèles écologiques comme Hi-sAFe peut fournir des informations plus précises sur l'adaptation au climat dans l'agroforesterie et la croissance des arbres dans des conditions élevées de CO₂. La thèse de doctorat élargit les connaissances existantes en examinant les contributions des jeunes arbres, en mettant l'accent sur les variations de profondeur dans les analyses de sol et en améliorant les modèles d'effets du CO₂. La recherche s'appuie sur une gamme d'atouts, notamment des expériences bien structurées, des tests d'hypothèses, l'utilisation du marquage isotopique et une collaboration interdisciplinaire. Cependant, elle présente également des limites, telles que la nature à court terme de l'étude et la nécessité de poursuivre les recherches sur le rôle des racines du sous-étage et d'étudier les microbes et les nutriments des sols profonds.