Financement de l'entreprise missionnaire des Missions Etrangères de Paris en Chine (du mi-XIXe siècle au début du XXe siècle)
Auteur / Autrice : | Shuang Li |
Direction : | Valentine Zuber |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Histoire des religions et anthropologie religieuse |
Date : | Inscription en doctorat le 31/08/2020 |
Etablissement(s) : | Université Paris sciences et lettres |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École pratique des hautes études (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Histoire de l'art, des représentations et de l'administration dans l'Europe moderne et contemporaine (Paris) |
établissement opérateur d'inscription : École pratique des hautes études (Paris) |
Mots clés
Résumé
La religion est une croyance qui joue un rôle important dans l'évolution de la société, et exerce une influence considérable notamment dans le développement de l'histoire universelle et le développement des échanges entre les différentes civilisations. A la suite de la découverte de nouveaux itinéraires maritimes et de nouveaux continents, les pays occidentaux eurent l'occasion d'envoyer des missionnaires chrétiens dans les pays au-delà du continent, tel que la Chine, afin d'accomplir leur entreprise évangélique. Par la suite, les missions religieuses occupèrent une place particulière dans le processus de colonisation française et les religieux et les autorités françaises s'aidèrent ainsi mutuellement. Au XIXe siècle cependant, le nombre de missionnaires chrétiens se multiplia en Chine sous la protection de traités jugés inégaux entre les parties. Parmi les organisations religieuses, les Missions étrangères de Paris (MEP), fondées par des prêtres français et des laïcs en 1660 et approuvées par le Saint-Siège en 1664, sont une société de vie apostolique catholique dont l'objectif est l'évangélisation des peuples dans les pays non chrétiens, spécialement en Asie. Au début du XXe siècle, les différents accrochages entre la Chine et les puissances étrangères aggravèrent la situation, ce qui provoqua des hostilités entre les civils chinois et les occidentaux. La révolte de Boxers éclata en 1900. En raison des sanctions humiliantes prescrites dans le protocole de paix Boxer, il s'ensuivit une série de réformes sur plusieurs plans : politique, éducatif etc... Lancées par le gouvernement féodal de la dynastie des Qing, ces réformes qui visaient la mise en place d'une monarchie constitutionnelle en Chine se sont soldées par un échec total. En 1911, une révolution se déclencha à Wuchang, un district de la ville de Wuhan. Cette révolution aboutit au renversement du régime impérial et l'installation de la République de Chine présidée temporairement par Sun Yat-sen. Une série de changements s'opéra en Chine tels que :la suppression des anciens usages, la libération de la pensée, le développement de l'économie, la parité entre homme et femme, etc. Remplaçant Sun Yat-sen en tant que président de la République de Chine, l'année suivante, Yuan Shikai se proclama empereur en restaurant la monarchie en 1915. Après sa mort, une nouvelle ère s'installa, celle des « seigneurs de la guerre » : là où tous les chefs militaires provinciaux se déclarèrent la guerre. De tout ce qui a précédé, nous dirons qu'au début du XXe siècle, et ce malgré l'établissement de la République, la Chine était encore dans le chaos, alors que la France était l'une des grandes puissances mondiales. Compte tenu de l'importance de cette période en Chine, une série de questions se posent ainsi à nous : comment et pourquoi la République française, en dépit de la loi de séparation des Églises et de l'État de 1905 a-t-elle continué à soutenir les missions étrangères chrétiennes, tout particulièrement en Chine ? Comment pouvons-nous interpréter ce phénomène à travers le cas chinois ? Qu'est-ce que ce soutien a apporté aux échanges des cultures sino-françaises ? Comment le développement de la religion d'aujourd'hui peut-il s'inspirer de ce fait? Pour répondre aux différentes interrogations, nous étudierons la vision de la Chine par les missionnaires ainsi que les méthodes utilisées dans le cadre du renforcement de son évangélisation. Nous aborderons aussi les rapports entretenus entre la puissance colonisatrice et les missionnaires religieux dans la colonisation de l'immense pays chinois. Enfin, nous présenterons les différentes stratégies colonisatrices suivant les pays colonisateurs et les confessions chrétiennes mobilisées. Nous conclurons enfin par une étude de la réception chinoise de ces tentatives d'évangélisation et de colonisation croisées. D'un autre côté, nous aurons une idée claire concernant les échanges entre deux cultures différentes à l'époque de la colonisation et leur impact sur le développement actuel, par exemple sur les plans culturel, religieux et commercial. Les Missions étrangères de Paris (MEP), fondées par des prêtres français et des laïcs en 1660 et approuvées par le Saint-Siège en 1664, sont une société de vie apostolique catholique dont l'objectif est l'évangélisation des peuples dans les pays non chrétiens, spécialement en Asie. François Pallu, un des fondateurs de la société des missions étrangères de Paris, fut le premier à pénétrer en Chine en 1684. Les missionnaires commencèrent l'évangélisation en Chine à partir de ce moment-là. Pourtant, à la suite de la querelle des rites, la cour de la dynastie des Qing promulgua la loi interdisant la diffusion du christianisme en Chine au début du XVIIIe siècle. A partir du milieu du XIXe siècle, bénéficiant des traités inégaux signés entre la Chine et la France, les missionnaires reprirent leurs activités religieuses au fur et à mesure en Chine. Au cours de leur présence en Chine, dans le cadre de l'évangélisation, ils s'occupèrent de beaucoup d'activités telles que la construction des églises, la prise en charge des enfants et des malades, la diffusion de l'enseignement... de sorte qu'ils jouèrent un rôle indéniable dans la société chinoise. Afin d'assurer ces uvres considérables, il leur fallait d'énorme ressources financières. La recherche vise à présenter le financement de l'entreprise missionnaire des MEP en Chine. Nous allons répondre aux questions suivantes : D'où vient leur ressource financière pour l'évangélisation ? L'évangélisation est principalement financée par la France ou par la Chine ? Les ressources privées représentent-elles une grande partie de leur financement ? Est-ce qu'il y a un changement au cours de la période étudiée ? La politique exerce-t-elle une grande influence sur le financement ? Quels efforts fournissent les missionnaires pour acquérir plus d'argent à l'usage de l'évangélisation ? Ce travail est divisé en trois parties La première partie aborde le soutien du gouvernement français. Les politiques françaises de différents régimes concernant la religion catholique, les évènements historiques ainsi que les soutiens accordés sont mentionnés en chronologie française. Le mode de transfert de l'argent en Chine pour les exerces évangéliques est mentionnée ensuite. Une comparaison des sommes accordées par les gouvernements sous les différentes périodes aux uvres missionnaires est abordée finalement. La deuxième partie traite les ressources financières provenant du gouvernement chinois. A la suite des défaites des guerres entre la Chine et la France, les deux pays signent des traités, dont les articles portent sur la tolérance de religion et les avantages pour les missionnaires, entre autres, l'achat des terres. A part cela, les missionnaires demandent aussi les dédommagements des persécutions religieuses. Ainsi, les ressources financières et les biens acquis à travers les traités et les dédommagements des persécutions sont traités dans cette partie. La troisième partie se concentre sur le soutien financier provenant des organismes religieux et des croyants. Les ressources offertes par les locaux sont aussi abordées. Pourtant, le financement extérieur n'est pas suffisant pour les exercices évangéliques, les missionnaires se financent donc à travers les ressources de l'association. L'idée est de présenter l'argent obtenu par les missionnaires dans les différents domaines moyennant leurs propres ressources existantes.