Sélection sexuelle et signaux de communication spécifiques au sexe chez un oiseau génétiquement monogame à reproduction coopérative.
Auteur / Autrice : | Nicolas Silva |
Direction : | Claire Doutrelant |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Ecologie et Biodiversité |
Date : | Inscription en doctorat le Soutenance le 05/12/2024 |
Etablissement(s) : | Université de Montpellier (2022-....) |
Ecole(s) doctorale(s) : | Biodiversité, Agriculture, Alimentation, Environnement, Terre, Eau |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : CEFE - Centre d'Ecologie Fonctionnelle et Evolutive |
Equipe de recherche : Ecologie Evolutive Empirique, Communication et Coopération (E3Co) | |
Jury : | Président / Présidente : Patrice David |
Examinateurs / Examinatrices : Claire Doutrelant, Alexis Chaine, Blandine Doligez, Christophe Bonenfant, Rita Covas | |
Rapporteur / Rapporteuse : Alexis Chaine, Blandine Doligez |
Mots clés
Résumé
La sélection sexuelle est considérée comme faible chez les espèces génétiquement monogames en raison des opportunités limitées de reproduction. Cependant, chez les espèces monogames, la sélection nest pas nulle et pourrait être forte car la qualité des partenaires dans ces systèmes peut être aussi cruciale que la quantité dans les systèmes polygames. Par ailleurs chez les espèces à reproduction coopérative la compétition pour laccès à la reproduction est forte chez les deux sexes puisque de nombreux individus ne seront quhelpers, i.e. nauront jamais accès à la reproduction. Cette étude vise à décrire lintensité de la sélection sexuelle chez une espèce génétiquement monogame à reproduction coopérative, et à examiner les fonctions de signalisation de deux traits spécifiques, en mettant l'accent sur les différences entre les mâles et les femelles. Le républicain social (Philetairus socius), un passereau endémique d'Afrique australe, a été choisi comme espèce modèle. Caractérisés par la monogamie génétique et un système de reproduction coopérative facultative, ces oiseaux se distinguent par leurs bavette noires (supposée liée à la dominance) et la construction dun des plus grands nids communautaires du monde utilisés pour la reproduction et le repos. Dans la première partie de l'étude, j'ai calculé différents proxy de sélection sexuel dont le gradient de Bateman et lopportunité à la sélection sexuelle chez ces oiseaux, puis jai utilisé l'intelligence artificielle (IA) pour déterminer si cette espèce monomorphe à lil humain pouvait présenter un dimorphisme caché. Les résultats montrent des gradients de bateman positif chez les deux sexes et une opportunité dans la sélection sexuelle biaisé envers les mâles. Ils indiquent la présence d'un dimorphisme sexuel dans la morphologie du bec, l'âge influençant également la classification sexuelle. Dans la deuxième partie, j'ai étudié le rôle de la taille de la bavette dans l'établissement de la dominance sociale, en utilisant des techniques d'IA pour analyser des milliers d'images récoltées pendant 7 saisons. Les résultats n'ont montré aucune corrélation entre la taille de la bavette et la dominance établie, soulignant la nécessité d'études à long terme pour évaluer avec précision les associations de traits. La troisième partie a examiné le comportement de construction des parties communes et personnelles des nids pour déterminre qui soccupe du commun qui bénéficie à tous . Les résultats indiquent que les mâles reproducteurs investissent davantage dans les nids communautaires que les non-reproducteurs et les femelles. Cependant, les femelles contribuent également au nid communautaire en dehors de la saison de reproduction, suggérant un manque de division stricte des rôles de construction en fonction du sexe. Ainsi, des preuves de sélection sexuelle ont été trouvées chez une espèce génétiquement monogame, ce qui mène à des recommandations pour des recherches futures afin d'explorer pleinement les implications de la sélection sexuelle dans ce système de reproduction et les traits sous sélection. Des études plus approfondies sur les bénéfices en termes de fitness associés à la dominance, à la taille de la bavette et au comportement coopératif en lien avec le nid communautaire approfondira notre compréhension du rôle de ces traits dans la sélection sexuelle et des autres forces nécessaire au maintien du commun. Enfin, cette thèse démontre comment des approches méthodologiques novatrices, en particulier l'apprentissage profond, peuvent enrichir la recherche écologique et évolutive.