Thèse en cours

Les interfaces ville/fleuve en Afrique subsaharienne (Fleuve Chari N’Djamena/Tchad). Aménagement de l’espace et développement socio-économique à partir d’une prise en compte des pratiques habitantes

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Auteur / Autrice : Mounsi Febo
Direction : Bernard DavasseCarlos Gotlieb
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Architecture et paysage
Date : Inscription en doctorat le 23/10/2020
Etablissement(s) : Bordeaux 3
Ecole(s) doctorale(s) : Montaigne-Humanités
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : UMR Passages

Résumé

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Les villes africaines ont connu ces dernières décennies une croissance démographique sans précédent en lien avec un exode rural multifactoriel, lui-même souvent corrélé à l’existence de crises socio-politiques récurrentes (Banque Mondiale, 2017). Confrontées à l’inexistence et/ou au manque d’application d’outils de planification, ces villes subissent aujourd’hui de plein fouet les effets d’un développement incontrôlé qui vient exacerber des problématiques environnementales déjà existantes. A l’instar des autres villes d’Afrique subsaharienne, la croissance urbaine de la ville de N’Djamena s’est fait de manière incontrôlée. Les besoins en ressources de tout ordre qui en découlent croissent de manière exponentielle. Ces besoins alimentent en partie l’essor d’activités socio-économiques qui exercent une forte pression sur les territoires périphériques de N’Djamena au rang desquels figurent les rives du fleuve Chari. Faut-il le souligner le fleuve Chari constitue avec le fleuve Logone les principaux affluents du Lac Tchad et en assurent près de 80% de son alimentation en eau (GIZ 2015). Le cœur de la ville-capitale est situé immédiatement en rive droite du fleuve Chari au niveau de sa confluence avec le fleuve Logone. Des quartiers périphériques spontanés se sont développés en rive gauche à partir des ponts permettant le franchissement du fleuve. Ces terres basses sont pour partie soumises aux crues saisonnières des fleuves Chari et Logone au régime pluvial tropical. La naissance de ces quartiers est en lien avec le développement des activités socio-économiques implantées sur les rives du fleuve. Ces activités ont des impacts directs sur la qualité de l’environnement urbano-fluvial d’une manière générale. Elles sont susceptibles de poser problème aux ressources offertes par le fleuve et ses abords (eau, terres fertiles et irrigables, matériaux divers, etc.) si elles ne sont pas encadrées et intégrées durablement. Le devenir du fleuve et de ses rives semble préoccuper les autorités tchadiennes qui ont entrepris des actions visant à limiter, voire réprimé, certaines activités jugées incompatibles avec le maintien d’un environnement et d’un paysage fluvial de qualité. Dans la même logique, la municipalité de N’Djamena a élaboré un dossier d’agenda 21 dont les orientations d’aménagement concernant les abords du fleuve Chari semblent nier les enjeux réels de ses territoires d’interfaces. Les propositions faites suivent le mode « top-down » sans que les populations et leurs savoir-faire y soient associés, ni qu’y soit pris en compte la réalité des enjeux territoriaux et environnements locaux. Forte de ces constats, cette recherche se donne pour objet de comprendre les interactions ville/fleuve à N’Djamena par une analyse fine des pratiques socio-spatiales locales, souvent informelles, et de proposer des modalités d’actions visant à faire de ces interfaces des lieux d’échanges et de complémentarité. Il s’agit notamment de s’appuyer les processus d’appropriation spontanés afin de promouvoir des solutions spatiales fondées sur la rencontre entre des territoires certes contigus, mais souvent très différents, socialement, culturellement, économiquement parlant. Le but est de revisiter le modèle d’aménagement de la ville-capitale et de favoriser un développement plus durable dans un contexte marqué par de forts enjeux environnementaux, sociaux et économiques.