Ecrire l’ombre de la mère : de Sylvia Plath à Carla Lonzi jusqu’à Hélène Cixous.

• Auteur / Autrice : Federica Doria
• Direction : Nadia Setti, Patricia Godi
• Type : Projet de thèse
• Discipline(s) : Litterature generale et comparee
• Date : Inscription en doctorat le 20/10/2020
• Etablissement(s) : Paris 8
• Ecole(s) doctorale(s) : 31 ''Pratiques et théories du sens''
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'études du genre et de la sexualité - Centre de Recherches sur les Littératures et la Sociopoétique

Mots clés

Mots clés libres

Mère

Sylvia Plath

Carla Lonzi

Hélène Cixous

Relation mère/fille

Etudes de genre

Féminisme

Différence sexuelle

Mother

Mother/daughter relationship

Gender studies

Feminism

Sexual difference

Résumé

L'objectif de ma thèse est d'étudier l'œuvre de trois femmes écrivains du 20e siècle – la poétesse américaine Sylvia Plath (Boston, 1932 - Londres, 1963), l'écrivaine italienne Carla Lonzi (Florence, 1931 - Milan, 1982) et l'écrivaine et critique française Hélène Cixous (Oran, 1937) – et leur relation avec leur écriture autobiographique, afin de comprendre si leur écriture est féminine et performative. D'une part, cette étude se concentre sur les romans autofictionnels (Cixous) sur l'écriture autobiographique ou sur les journaux (Plath, Lonzi) de ces trois autrices afin d'analyser l'idée d'une écriture féminine et ses caractéristiques. D'autre part, il s'agit également de comprendre si et comment cette écriture est performative. D’après une perspective féministe (théorie de la différence sexuelle), l'étude analyse le rôle des mères de ces trois auteures et leur influence sur l'écriture de leurs filles. Elle commence par un analyse du concept de ''mère'' dans la théorie féministe et s'étend à la relation mère-fille. La critique féministe commence, en effet, par l'interprétation de la pensée freudienne. Ce que la psychanalyse freudienne n'a pas abordé est précisément la disparition de la mère de l’ordre symbolique et social, comme l'ont d'abord suggéré plusieurs autrices et théoriciennes féministes (Adrienne Rich, Of Woman Born, 1976, ou Nancy Chodorow, The Reproduction of Mothering, 1978). D'autres écrivaines, comme la philosophe féministe Luce Irigaray ont également proposé de nouvelles lectures de l'œuvre de Freud ou de Lacan pour expliquer la disparition de la mère dans la société patriarcale les conséquences de cet événement sur la pensée et sur l’écriture féminine et féministe. L'objectif de mon étude est d'approfondir la réflexion sur la relation mère/fille et de la relier à la question de l'écriture féminine (définition d’Hélène Cixous) ; la thèse cherche également à comprendre comment le texte autobiographique pourrait être performatif et spécifiquement féminin. Comment la relation avec la mère affecte-t-elle le processus d'écriture féminine dans le texte autobiographique ? Quel est l'impact de l'influence des généalogies féminines sur l'écriture ? Pourquoi la relation aux généalogies féminines peut-elle modifier la poétique d'une femme auteur ? Pourquoi le texte autobiographique est-il spécifiquement féminin ? Telles sont quelques-unes des questions auxquelles ma recherche se propose de répondre.

The aim of my dissertation is to examine the work of three 20th century women writers — the American poet Sylvia Plath (Boston, 1932 — London, 1963), the Italian writer Carla Lonzi (Florence, 1931 — Milan, 1982) and the French writer Hélène Cixous (Oran, 1937) — and their relationship to their individual autobiographical writing in order to understand whether their writing is feminine and performative. On the one hand, this study focuses on the autofictional novels (Cixous) or journals (Plath, Lonzi) of these three authors in order to analyse the idea of female writing (écriture féminine) and its characteristics. On the other hand, it also analyses whether writing is performative. Taking a feminist approach (thory of sexual difference), the study analyses the role of the mothers of these three authors and their influence on their daughters’ writing. It begins with an analysis of the concept of the “mother” in Feminist theory and extends to the mother-daughter relationship. Feminist criticism does indeed begin with the interpretation of Freudian thought. What Freudian psychoanalysis did not address is the disappearance of the mother, as first proposed by several feminist authors and theorists (Adrienne Rich, Of Woman Born, 1976 or Nancy Chodorow, The Reproduction of Mothering, 1978). Other authors, such as the French feminist philosopher Luce Irigaray, have also read Freud’s or Lacan’s work in new ways to explain the disappearance of the mother from patriarchal society and the consequences of this event for female thought, reflection and writing. The aim of my study is to further develop this reflection on the mother/daughter relationship and link it to the question of female writing; the investigation also seeks to explain how the autobiographical text could be performative and specific specifically female. How does the relationship with the mother affect the female writing process in the autobiographical text? What impact does the influence of female genealogies have on writing? Why can the relationship to the female genealogies change the poetics of a female author? Why is the autobiographical text specifically female? These are some of the questions that my research aims to answer.