Reprise d'entreprise en SCOP : facteurs de succès internes et externes à l'équipe de reprise de salariés-repreneurs.

Workers cooperatives takeover : key success factors internal and external to the employee takeover team

• Auteur / Autrice : Cédric Favre
• Direction : Catherine Thevenard, Sandra Dubouloz
• Type : Projet de thèse
• Discipline(s) : Sciences de Gestion
• Date : Soutenance en 2024
• Etablissement(s) : Chambéry
• Ecole(s) doctorale(s) : Cultures Sociétés Territoires
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de Recherche en Gestion et Économie
• Jury : Président / Présidente : Didier Chabaud
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Catherine Thevenard, Sandra Dubouloz, Bérangère Deschamps, Christophe Schmitt, Vincent Javicoli
• Jury : Rapporteur / Rapporteuse : Bérangère Deschamps, Christophe Schmitt

Mots clés

Mots clés libres

Repreneuriat

Reprise en SCOP

Equipe de repreneurs

Dynamique d'équipe

Accompagnement

Maturité équirepreneuriale

Takeover

SCOP takeover

Takeover team

Team dynamics

Support

Equitakeover maturity

Résumé

La reprise d'entreprise par les salariés (RES) en Société Coopérative et Participative (SCOP) est une opération prometteuse, face aux défis économiques et sociétaux liés à la transmission des entreprises, mais aussi complexe. Pourtant, la recherche sur ce sujet reste encore limitée, souvent au profit de modes de transmission plus classiques, tels que les successions familiales ou les reprises externes. En outre, la très grande majorité des travaux sur la reprise d'entreprise présentent le repreneur comme un individu agissant seul et s'intéressent peu aux équipes de reprise, qui sont centrales dans le cadre de la RES. En adoptant un prisme d'analyse centré sur la dimension collective de la RES, cette thèse a pour objectif de mieux appréhender les facteurs internes et externes aux équipes de salariés repreneurs qui peuvent favoriser ou entraver la réussite de la reprise en SCOP. Articulée autour de trois articles, elle vise à tout d'abord à définir et circonscrire ce qu'est une équipe de reprise en SCOP (ERSCOP), puis à identifier les modes de constitution et les compositions d'équipes favorisant la réussite des projets de reprise, et enfin à éclairer les modes d'accompagnement les plus efficaces mis en œuvre par les experts de l'URSCOP. Sur le plan théorique, le cadre d'analyse combine diverses littératures (business transfer, équipes entrepreneuriales, accompagnement entrepreneurial) et approches (dont l'Upper Echelon Theory) pour appréhender les facteurs clés de la dynamique d'équipe, qui favorisent in fine le transfert de propriété et de direction d'une entreprise en SCOP. La méthodologie adoptée est qualitative et originale, intégrant quatre approches distinctes mais complémentaires : l'étude de cas (six cas et 50 entretiens semi-directifs), l'observation participante (grâce à une immersion au sein d'une Union Régionale des SCOP / URSCOP), la recherche-action (élaboration d'outils de gestion), et la recherche-intervention (intégration des outils dans les pratiques de l'URSCOP). Quatre résultats majeurs émergent de cette recherche. Premièrement, une définition originale de l'ERSCOP a été établie, soulignant l'existence d'une équipe à deux niveaux, dont les tailles respectives jouent un rôle crucial dans la réussite du projet de reprise. Deuxièmement, pour la réussite du projet de reprise, nos résultats montrent que le noyau dur de l'ERSCOP, constitué selon une stratégie relationnelle, doit allier hétérogénéité et liens forts, tandis que l'équipe élargie se construit davantage sur la base de la qualité des relations. En outre, le modèle de leadership traditionnel doit être remplacé par une approche de ''communitiship''. Troisièmement, pour naviguer efficacement à travers les difficultés du processus ante-reprise, le noyau dur doit mobiliser six capacités collectives intégrées dans une maturité équirepreneuriale. Quatrièmement, l'URSCOP doit maintenir le mode d'accompagnement utilisé dans les aspects techniques de la reprise (mode enseignant), mais devrait également adapter son mode d'accompagnement à la dynamique d'équipe en privilégiant un mode révélateur. Ces résultats ouvrent la voie à deux contributions managériales significatives (la fiche Go/Nogo et l'outil Potentiel de Transformation Coopératif / PTC), permettant aux experts de l'URSCOP d'évaluer la viabilité des projets de reprise en SCOP et d'offrir des réponses adaptées aux besoins des équipes de salariés repreneurs, facilitant ainsi leur réussite dans leur projet.

Employee buy-outs in the form of Cooperative and Participative Societies (SCOPs in Frenche) are a promising way of tackling the economic and social challenges associated with business transfers, but they are also complex. Yet research on this subject is still limited, often in favour of more traditional methods of transfer, such as family succession or external takeovers. What's more, the vast majority of works on business takeovers present the buyer as an individual acting alone, and pay little attention to the takeover (or succession) teams, which are central to the process. By adopting an analytical prism centred on the collective dimension of the MBO, this thesis aims to gain a better understanding of the factors, both internal and external to the employee takeover teams, which can help or hinder the success of the SCOP takeover. Structured around three articles, it aims firstly to define and circumscribe what a SCOP takeover team is, then to identify what are the team's formation and composition that favour the success of takeover projects, and finally to shed light on the most effective support methods used by Union Régionale des SCOP (URSCOP) experts. Theoretically, the analytical framework combines various literatures (business transfer, entrepreneurial teams, entrepreneurial support) and approaches (including Upper Echelon Theory) to understand the key factors in team dynamics, which ultimately favour the transfer of ownership and management of a business. The methodology adopted is qualitative and original, integrating four distinct but complementary approaches: case study (six cases and 50 semi-directive interviews), participant observation (thanks to an immersion within a URSCOP), action research (development of management tools), and intervention research (integration of the tools into the practices of the URSCOP). Four major results emerged from this research. Firstly, an original definition of the ERSCOP was established, highlighting the existence of a two-tier team, whose respective sizes play a crucial role in the success of the takeover project. Secondly, for the success of the takeover project, our results show that the core of the ERSCOP, formed according to a relational strategy, must combine heterogeneity and strong links, while the extended team is built more on the basis of the quality of relationships. In addition, the traditional leadership model needs to be replaced by a ‘communitiship' approach. Thirdly, to navigate effectively through the difficulties of the pre-acquisition process, the core team must mobilise six collective capabilities integrated into an equirepreneurial maturity. Fourthly, the URSCOP must maintain the support mode used in the technical aspects of the takeover (teaching mode), but should also adapt its support mode to the team dynamics by favouring a revealing mode. These results pave the way for two significant managerial contributions (the Go/Nogo grid and the Potential for Cooperative Development/ PCD tool), enabling URSCOP experts to assess the viability of SCOP takeover projects and offer responses tailored to the needs of employee takeover teams, thus facilitating their success in their project.