Thèse en cours

Identification du réseau neural impliqué dans l'accès lexical aux noms propres en fonction de la modalité : une étude par cartographie multimodale chez des patients atteints d’un gliome de bas grade

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AttentionLa soutenance a eu lieu le 11/12/2024. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Eleonor Burkhardt
Direction : Fabrice HirschGuillaume Herbet
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Sciences du langage
Date : Inscription en doctorat le
Soutenance le 11/12/2024
Etablissement(s) : Montpellier 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Langues, Littératures, Cultures, Civilisations (Montpellier ; 1991-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Praxiling
Jury : Président / Présidente : Agnès Steuckardt
Examinateurs / Examinatrices : Guilaume Herbet, Fabrice Hirsch, Valentina Borghesani, Adria Rofes, Emmanuel Mandonnet, Peggy Gatignol
Rapporteurs / Rapporteuses : Emmanuel Mandonnet, Peggy Gatignol

Résumé

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Les troubles d’accès lexical aux noms propres (NP) font l’objet de plaintes récurrentes, chez les patients cérébrolésés. L’identification du réseau neural sous-jacent à leur évocation lexicale représente donc un enjeu de connaissance crucial pour la clinique et les neurosciences du langage. Ainsi, de nombreuses études ont mis en évidence l’implication, dans ce processus, de régions corticales principalement fronto-temporales, centrées sur les structures temporales antérieures (STA)/le pôle temporal gauches. Toutefois, l’organisation du cerveau en réseaux interactifs et largement distribués, est sous-tendue par des faisceaux de substance blanche qui jouent un rôle central dans le maintien de l’efficience cognitive. Pourtant, hormis quelques études ayant suggéré un rôle du faisceau unciné, qui interconnecte globalement les STA avec le cortex préfrontal ventral, la connectivité anatomique impliquée dans l’accès lexical aux NP n’a pas été bien identifiée. A cet égard, deux connexions temporales associatives, les faisceaux longitudinaux inférieur (FLI) et moyen (FLM) gauches, pourraient contribuer au réseau de l’accès lexical aux NP, en modalités visuelle et auditive, respectivement. En effet, ces faisceaux convergent rostralement dans les STA et entretiennent une relation étroite avec les cortex associatifs visuel pour le FLI et auditif, pour le FLM. En outre, le rôle du FLI dans l’accès lexical aux noms communs sur présentation d’images a déjà été clairement démontré. Pour tester nos hypothèses, nous avons administré des tâches de dénomination de visages et de voix de personnes célèbres, à des patients ayant été opérés d’un gliome de bas grade gauche, en chirurgie éveillée ; ces tumeurs cérébrales migrant préférentiellement le long des faisceaux de substance blanche, elles fournissent un excellent modèle physiopathologique d’étude de la connectivité anatomique. En termes méthodologiques, des analyses de cartographie lésion/symptôme et des analyses individuelles ont été menées, à partir de techniques basées sur la topographie lésionnelle et les déconnexions structurales. Nos travaux ont partiellement validé nos hypothèses. En ce sens, ils ont clairement montré le rôle central des fibres ventrolatérales du FLI dans l’accès lexical aux NP sur présentation de visages connus, en association avec les STA ventrolatérales/le pôle temporal. Concernant l’accès lexical aux NP sur présentation de voix connues en revanche, nos résultats sont plus inattendus. Sur le plan cortical, ils suggèrent que ce sont les lésions centrées sur la partie moyenne/postérieure des structures temporales ventrales (davantage que les STA) qui causent les anomies. Sur le plan de la connectivité structurale par ailleurs, le FLM ne semble pas jouer de rôle essentiel. Au contraire, la partie postérieure du corps calleux et les fibres axonales superficielles des structures occipito-temporales seraient impliquées dans l’accès lexical aux noms de voix en condition parlée tandis que les fibres ventromédiales du FLI voire le faisceau arqué, le seraient en condition chantée. De façon intéressante, l’implication du FLI dans la dénomination de voix semble tenir à un rôle dans les processus d’intégration visuo-auditive voire dans la mémoire épisodique. Pris ensemble, nos travaux ont significativement amélioré la compréhension de la physiopathologie cognitive des anomies sur les NP, lesquelles surviennent dans de nombreuses conditions neurologiques. Ils ont ainsi mis en avant l’implication de réseaux neuraux ségrégés dans l’accès lexical aux NP, en fonction de la modalité. D’autres études sont nécessaires pour confirmer ces résultats princeps, qui ouvrent la voie à des perspectives de recherche prometteuses. Sur le plan clinique, nos études permettent d’envisager une amélioration des pratiques de chirurgie éveillée, ce qui pourrait bénéficier à la qualité de vie des patients, en association avec des programmes de rééducation orthophonique, ciblant les anomies sur les NP.