Thèse en cours

Rivalités transimpériales en Asie du Sud-Est dans la seconde moitié du XIXe siècle: rivalités franco-britanniques et émergence de l'état-nation du Siam, 1855-1909

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Auteur / Autrice : Lalawan Kampeera
Direction : Tri Tran
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Langues, Littératures Cultures Anglais
Date : Inscription en doctorat le 20/10/2020
Etablissement(s) : Tours
Ecole(s) doctorale(s) : Humanités et Langues - H&L
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Interactions Culturelles et Discursives

Mots clés

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Résumé

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*Intérêt du sujet : L'expansion britannique au XIXe siècle fut étroitement liée aux affaires européennes et à la place de la Grande-Bretagne en Europe après 1815. D'abord isolationniste et désireuse de protéger ses intérêts stratégiques et commerciaux dans la première moitié du XIXe siècle, la Grande-Bretagne de Palmerston s'opposa ensuite à la fin des années 1870 à l'Allemagne et l'Autriche. Avec Disraeli, l'impérialisme britannique se développa en Inde, en Amérique du Nord, à Hong Kong, en Afrique, selon la doctrine de la Pax Britannica, mission civilisatrice entrainant des rivalités coloniales avec les autres puissances européennes. L'Asie du Sud-Est fut le théâtre de luttes d'influence entre la France et la Grande-Bretagne à la fin du XIXe siècle. Des thèses ont déjà traité de la présence française en Asie du Sud-Est et de son influence au Siam dans la seconde moitié du XIXe siècle, et plusieurs ouvrages ont étudié l'impérialisme britannique dans cette région , mais aucune thèse n'a pour le moment été réalisée sur les rivalités franco-britanniques au Siam, qui contribuèrent à façonner durablement ce pays à la fin du XIXe siècle. *Problématique : Les travaux récents (notamment Tarling, Nicholas, The Cambridge History of Southeast Asia, 1999; Porter, Andrew,The Oxford History of the British Empire, 2001) ont relativisé le poids et l'influence des nations européennes au XIXe siècle en Asie du Sud-Est, qui auraient finalement favorisé l'émergence politique et économique d'états-nations, par leur soutien diplomatique, économique, technique, sans parvenir finalement à empêcher leur émancipation politique. Le cas du Siam semble pouvoir se prêter à de telles hypothèses : est-ce que le Royaume du Siam dans ses relations avec ses partenaires européens montra une forme d'indépendance, dans sa modernisation juridique, administrative et commerciale ? quelles furent les stratégies britanniques et françaises pour le contrôle du Siam ? quelle fut la politique britannique envers la France déjà installée en Indochine ? L'analyse comparative des relations diplomatiques et commerciales entre les trois protagonistes que furent la France, l'Angleterre et le Siam, pourrait alors mettre en lumière l'émergence du Siam comme un état-nation dans cette région, illustrant ainsi une vision multipolaire de l'histoire de l'Asie du Sud-Est à cette période (Tarling, Nicholas,The Cambridge History of Southeast Asia, 1999; Bayly, Christopher, The Birth of the Modern World, 2004). De plus ce travail voudrait démontrer que le passé impérial n'appartient pas qu'aux nations européennes et qu'il est encore l'objet de débats animés dans des pays qui ont été soumis à leur domination ou leur influence, à travers les travaux et les thèses universitaires des historiens de ces pays. *Méthode et sources: Une approche comparative semble être la méthode la plus pertinente afin de produire une synthèse des politiques impériales des deux puissances coloniales au Siam, et d'évaluer les effets de ces décisions. En outre cette approche s'inscrit dans les derniers courants historiographiques et épistémologiques valorisant les approches dédiées à l'étude des relations, des circulations, des interdépendances, des interactions entre différentes parties du monde, dans notre cas, entre l'Europe occidentale et l'Asie du Sud-Est. L'intérêt de la comparaison réside dans la confrontation raisonnée de différentes entités, pour mettre en évidence des différences, des similitudes. Mais cette approche exige une symétrie, qui peut aboutir à une perspective unique et donc réductrice. C'est pourquoi l'idée de transferts sera également explorée: par exemple le système juridique au Siam fut influencé à tour de rôle par la France et par la Grande-Bretagne, pour des raisons politiques et économiques. L'attitude des élites du Siam à l'égard de ces influences étrangères permet de mesurer des écarts, des phénomènes d'acculturation ou de résistances. Cette approche comparative reposera sur l'exploitation de sources primaires abondantes et variées, comme les archives des ministères des affaires étrangères des trois pays, les papiers parlementaires français et britanniques, les archives royales thaïlandaises notamment celles du roi Rama V, etc…), ce qui permettra une véritable vision d'ensemble des stratégies diplomatiques, politiques et commerciales des trois protagonistes.