Thèse en cours

Vêtements et parures féminines dans les tombes du Nouvel Empire : description et fonctions funéraires.

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Auteur / Autrice : Lisa Gayet
Direction : Frédéric Servajean
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Égyptologie
Date : Inscription en doctorat le 01/09/2020
Etablissement(s) : Montpellier 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale 60, Territoires, Temps, Sociétés et Développement
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : ASM - Archéologie des sociétés méditerranéennes

Mots clés

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Résumé

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Le projet de thèse s'intitule « Vêtements et parures féminines dans les tombes du Nouvel Empire : description et fonctions funéraires ». Cette étude de genre aura pour objectif principal de déterminer la catégorisation du statut social de la femme dans la société égyptienne, à travers les vêtements et parures féminines représentés sur tout les types de documents exploitables (stèles, statues, ostraca, papyrus, etc...). Cependant, la source principale de données étudiée se trouve être les scènes sur les parois de tombes. 
Il s'agira de mettre en relation ces mêmes vêtements et parures avec les différents rituels observés en contexte funéraire. Les nécropoles de Thèbes ainsi que celle de Saqqarah, sont de véritables conservatoires de l'art pictural égyptien au Nouvel Empire. En effet, les particuliers se faisant inhumer dans des tombes richement décorées, celles-ci sont indispensables à une étude iconographique. Ces vêtements et parures féminines sont l'expression d'une catégorisation sociale tout en possédant également une dimension rituelle et funéraire qu'il convient d'explorer. En effet, ces vêtements et parures ont fait l'objet de peu d'études, et pour cela il est essentiel de définir au préalable ce que l'on entend par « vêtements » et « parures ». Ces deux catégories de l'art textile sont extrêmement vastes puisque par vêtements féminins nous pouvons entendre robes fourreaux, pardessus, tuniques, voiles et jupe. De même pour les parures, nous pouvons trouver des sous-catégories tels que les bijoux et les perruques, mais également des parures vestimentaires comme les perles, les broderies, les franges, les ceintures, les bandeaux et les cônes d'onguents. Ces derniers, très souvent associés à des fleurs de lotus, sont de petits cônes constitués d'huiles et de parfums, ressemblant à une petite motte de beurre de couleur blanche et orangé, qui s'élève de plus en plus au fil des différentes périodes, jusqu'à prendre la forme d'un long pain. Ainsi, ces parures et tout autres ornements, servent à mettre en valeur le corps de la femme, et/ou son habillement, mais également à marquer son statut social. Ce dernier est connu à l'aide de titres et fonctions, qu'ils soient honorifiques ou effectifs. En effet, à l'exception de titres honorifiques pour une minorité de femmes égyptiennes de haut rang, tel que Maïa, qui était la mère nourricière du jeune roi Toutankhamon, ou encore Tia, qui n'est autre que la soeur du roi Ramsès II, les titres féminins relèvent majoritairement de qualifications domestiques, ou sont liés à la séduction. Les plus récurrents étant: maîtresse de maison, chanteuse ou danseuse. Ses dernières sont très souvent représentées dans les scènes de banquet ou de fête, scènes apportant le plus de données puisqu'en en effet, elles dépeignent des femmes habillées de vêtements en tissus fin, portant de somptueuses parures et des perruques fournies et bouclées. Les allusions à l'intimité d'un couple peuvent également être présentent dans ce type de scènes par la seule présence de détails à porté érotique tels que les fleurs de lotus, les fruits de mandragore, les instruments de musique dont jouent les femmes, ou encore les bijoux et instruments caractéristiques du culte de la déesse de l'amour, Hathor. Comme nous pouvons le constater, chaque élément possède sa propre place dans l'art égyptien, et a sa propre signification. Les représentations sont codifiées et idéalisées, c'est-à-dire que les artistes ne restituent pas une scène telle que l'œil la perçoit mais offrent les images d'un monde de concepts. Ainsi, chaque élément d'un ensemble est présenté dans son aspect le plus pertinent. L'art égyptien n'a pas pour objectif de refléter exactement la réalité mais, plutôt d'élaborer des compositions porteuses de sens, à partir d'éléments puisés dans le réel : la fleur de lotus par exemple, que l'on retrouve très fréquemment représentée dans les mains ou sur le front des femmes, dans des bouquets ou sur des tables d'offrandes, en frise décorative ou sur les points d'eau dans les jardins, signifie, communément, la « renaissance », mais elle peut également avoir d'autres significations en fonction du contexte dans lequel elle est placée, puisque nous pouvons tout aussi bien la retrouver représenté semi-ouverte, ouverte ou fermée. Ainsi, comme le définit très bien Dimitri Laboury: « l'imagerie développée par les anciens égyptiens est donc perçue comme un conservatoire de pensée qui vise à saisir toutes les caractéristiques d'une chose à travers une seule représentation totalisante ». Les textiles datant du Nouvel Empire retrouvés lors de fouilles archéologiques ne correspondent pas, ou très peu, à ceux représentés sur les parois de tombe. Ce qui nous pousse à remettre en question la part de réalité dans les représentations égyptiennes. Hormis cette part de « vérité », la question de la place du vêtement ainsi que de la parure dans les scènes égyptiennes se pose: pourquoi ce vêtement et cette parure ? Pourquoi dans cette scène ? Pourquoi dans ce rituel ? Pourquoi cette femme porte ce vêtement et/ou cette parure ? Dans quel contexte ? Etc... Cette étude apporte des données nouvelles permettant de mieux comprendre la place des parures et textiles féminins dans la société égyptienne au Nouvel Empire.