Thèse en cours

La pensée et la communication du Hezbollah: un processus de libanisation

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Triangle exclamation pleinLa soutenance a eu lieu le 19/06/2024. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Alain Monnier
Direction : Gilles Ferragu
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Histoire du monde contemporain
Date : Inscription en doctorat le
Soutenance le 19/06/2024
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Milieux, cultures et sociétés du passé et du présent
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : ISP - Institut des Sciences sociales du Politique
Jury : Président / Présidente : Fabrice D'almeida
Examinateurs / Examinatrices : Gilles Ferragu, Dominique Avon, Aurélie Daher, Jenny Raflik grenouilleau
Rapporteurs / Rapporteuses : Dominique Avon, Jenny Raflik grenouilleau

Mots clés

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Résumé

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Le Hezbollah, en tant qu'organisation politico-militaire influente au Liban, a subi une évolution complexe au fil des décennies. Cette transformation, notamment depuis les années 1990, a été marquée par une série de changements significatifs, tant sur le plan idéologique que sur celui de la communication et de l'action politique. D'abord, il est important de reconnaître que le Hezbollah est profondément enraciné dans les idéaux de la Révolution islamique, ce qui lui confère une identité fondamentalement religieuse. Cependant, malgré cette continuité idéologique, le Hezbollah a fait preuve d'une certaine adaptabilité, en particulier sur le plan de la communication. Une des évolutions les plus marquantes a été son ouverture envers le reste de la population libanaise. À partir des années 1990, le Hezbollah a cherché à s'intégrer dans le paysage politique libanais en participant au jeu démocratique et en formant des alliances intercommunautaires. Cette stratégie a renforcé sa position politique, le plaçant en tant que force majeure dans la politique libanaise. Cette intégration dans les institutions républicaines a été accompagnée d'un changement de discours politique. Le Hezbollah a progressivement adopté un langage plus modéré et a mis en avant son engagement envers la patrie libanaise, tout en continuant à défendre les intérêts de la communauté chiite. Cette « libanisation » du discours politique a été un élément clé dans le processus d'acceptation et de légitimation du Hezbollah au sein d’une partie de la société libanaise. Cependant, malgré ces efforts de « libanisation », le Hezbollah a été confronté à des défis récents, notamment en raison de son implication dans des conflits régionaux tels que la guerre en Syrie et les tensions en Irak. Ces interventions ont réveillé sa dimension panislamiste chiite et ont suscité des critiques quant à sa priorité accordée aux intérêts régionaux par rapport à ceux du Liban. En parallèle, le Hezbollah a également travaillé sur son image médiatique. Il a modernisé ses médias partisans et cherché à élargir son audience en se faisant entendre à travers des médias arabophones plus largement accessibles. Cette stratégie de communication vise à influencer l'opinion publique non seulement au sein de la communauté chiite, mais également à l'échelle nationale et régionale. Au-delà de la communication, l'évolution du Hezbollah est également idéologique. Bien qu'il conserve son ancrage dans l'islamisme, il revendique désormais un patriotisme islamique qui mêle l'amour de la patrie libanaise avec un engagement envers la Umma, la communauté musulmane mondiale. Cette évolution reflète une tentative de concilier les aspirations nationales et religieuses, tout en maintenant son identité spécifique au sein du pluralisme libanais. En somme, le Hezbollah a entrepris un processus complexe de « libanisation » qui englobe à la fois des aspects politiques, communicationnels et idéologiques. Cette évolution témoigne de sa capacité à s'adapter aux réalités changeantes tout en préservant son identité fondamentale. Cependant, les défis actuels, tels que son implication régionale et les divisions internes au Liban, remettent en question la durabilité de cette « libanisation » et soulignent les tensions entre ses aspirations nationales et ses affiliations régionales et religieuses.