Thèse en cours

Mécanismes d'interaction entre un nanovirus et son puceron vecteur

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AttentionLa soutenance a eu lieu le 13/12/2023. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Mathilde Villegas
Direction : Stéphane Blanc
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Mécanismes des Interactions parasitaires pathogènes et symbiotiques
Date : Inscription en doctorat le
Soutenance le 13/12/2023
Etablissement(s) : Université de Montpellier (2022-....)
Ecole(s) doctorale(s) : École Doctorale GAIA Biodiversité, agriculture, alimentation, environnement, terre, eau (Montpellier ; 2015-...)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : PHIM - Plant Health Institute Montpellier
Jury : Président / Présidente : Pierre Czernic
Examinateurs / Examinatrices : Cécile Desbiez, Sylvie German-retana, Quentin Chesnais
Rapporteur / Rapporteuse : Cécile Desbiez, Sylvie German-retana

Résumé

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Un mode de transmission vectorielle, signalé uniquement pour les virus de plantes, est la transmission circulante non-multipliante au cours de laquelle le virus transite dans le corps de l’insecte, de l'intestin aux glandes salivaires et à la salive, au travers d’interactions complexes et spécifiques, mais sans jamais se répliquer. Parmi les 3 familles virales ainsi transmises, les Nanoviridae présentent certaines caractéristiques rendant leurs interactions avec les vecteurs plus complexes : i) ils codent pour une protéine non-structurale essentielle à leur transmission, dénommée facteur assistant; ii) ils possèdent une architecture génomique multipartite, ce qui signifie que leur génome est divisé en plusieurs segments, chacun encapsidé individuellement dans une particule virale distincte ; impliquant que l’intégrité du génome est conservée seulement si un ensemble de particules contenant au moins une copie de chaque segment est transmis. Mon projet de thèse porte sur les interactions moléculaires existant entre le nanovirus Faba bean necrotic stunt virus (FBNSV) et ses pucerons vecteurs. In planta, les différents segments viraux s’accumulent chacun à une fréquence spécifique; ce patron de fréquence segment-spécifique est très conservé au sein d’une même espèce hôte mais change après son acquisition par les pucerons vecteurs. Nous avons étudié les mécanismes impliqués dans ce changement. Les résultats obtenus ont montré une modification de la distribution des fréquences des segments dans la lumière intestinale et aussi dans la salive des pucerons. Ces changements intervenant dans le milieu extracellulaire sont donc indépendants d’une éventuelle phase de réplication chez l’insecte. Mes travaux ont démontré que les particules virales contenant des segments différents n’ont pas les mêmes propriétés biophysiques; elles montrent une stabilité différentielle face aux variations de pH et de force ionique. Nous souhaitions également évaluer si les différents segments voyagent ensemble lors de la transmission, permettant ainsi de réduire le risque que certains soient perdus. En adaptant de manière originale la technologie de PCR digitale, nous avons réalisé des tests d’association physique entre différents segments du FBNSV lors des étapes successives du transit intra-puceron. Les résultats suggèrent que les différents segments ne seraient pas associés physiquement dans la sève élaborée des plantes, puis lorsqu’ils transitent dans l'hémolymphe des vecteurs, de l'intestin aux glandes salivaires, et enfin lorsqu'ils sont excrétés dans la salive de puceron. Enfin, nous avons étudié le mode d’action du facteur assistant, la protéine NSP, et recherché l'implication possible de protéines virales supplémentaires, autres que la NSP et la protéine de capside (CP), au sein des insectes vecteurs. De manière inattendue, nous avons détecté la protéine M-Rep (replication initiator protein) dans un nombre réduit de cellules de l’intestin moyen du puceron par microscopie confocale. Fait intéressant, nous avons montré que la présence de NSP est obligatoire pour l’entrée de M-Rep dans les cellules intestinales, tout comme cela a précédemment été montré pour les particules virales. En revanche, une fois internalisée dans ces cellules, M-Rep ne co-localise pas avec les particules virales. Ces observations soulèvent de nombreuses questions portant en particulier sur le rôle de M-Rep lors de la transmission du FBNSV, et plus généralement sur les mécanismes atypiques de la transmission circulante non-multipliante des nanovirus.