Thèse en cours

Prévenir les manifestations anxieuses liées au réchauffement climatique : Investigation des processus émotionnels et cognitifs et perspective d'intervention pour aider à la transition écologique »

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Auteur / Autrice : Zoé Lackner
Direction : Arnaud CarreAurélien Graton
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Psychologie sociale et expérimentale
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2020
Etablissement(s) : Chambéry
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire interuniversitaire de Psychologie/Personnalité, Cognition, Changement social

Résumé

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En raison de certaines activités humaines suscitant notamment un rejet important de gaz à effet de serre dans l'atmosphère (ex : CO2), le climat de la Terre est en train de changer à un rythme rapide. Ce changement climatique (CC) entraîne des dommages importants : élévation du niveau des mers, accentuation d'évènements climatiques extrêmes (sécheresses, inondations, cyclones, tremblements de terre, ...), déstabilisation des forêts, menaces sur les ressources d'eau douce, difficultés agricoles, réduction de la biodiversité, maladies tropicales, etc (GIEC, 2022). Étant donné l'ampleur de l'impact que le CC risque d'avoir sur nos vies, de plus en plus de personnes se sentent menacées par le CC, au point de parfois développer des troubles du sommeil (e.g., insomnies, Ogunbode et al., 2021) ou encore des difficultés de concentration (Clayton & Karazsia, 2020). On entend souvent parler d'éco-anxiété pour décrire la souffrance que ressentent des individus qui se préoccupent particulièrement du CC et des différentes crises écologiques qui se produisent actuellement (Hogg et al., 2021). Même si la plupart des individus rapportent se préoccuper du CC (e.g., Ifop, 2018), les éco-anxieux représentent encore une minorité (e.g., Clayton & Karazsia, 2020), la norme actuelle consistant à ne pas prendre en compte le CC comme une problématique prioritaire (e.g., GlobeScan, 2005) et à s'enfermer dans une « bulle climatique » (Weintrobe, 2020). Même si la tendance actuelle consiste à laisser le CC hors des tracas du quotidiens, le fait de se préoccuper fortement du CC est une réponse saine. Car tenter le plus possible de réduire l'impact des activités humaines sur l'émission de gaz à effets de serre est primordial (GIEC, 2022). Des chercheurs observent notamment que les individus qui sont particulièrement conscients de et préoccupés par la menace que représente le CC vont mettre en place plus d'actions collectives et/ou individuelles permettant d'en réduire les effets (e.g., Curll et al., 2022 ; Verplanken et al., 2020). Cependant, se préoccuper du CC peut avoir de réelles implications sur le bien-être, en favorisant le développement de symptômes anxio-dépressifs (Clayton & Karazsia, 2020 ; Sciberras & Fernando, 2021). La souffrance ressentie peut prendre une envergure si forte que cela motiverait certaines personnes à suivre une psychothérapie (Budzisewska & Jonsson, 2022). Les individus particulièrement éco-anxieux rapportent aussi se sentir davantage isolés, en décalage avec leur entourage et leur société, ce qui renforce leur souffrance (Passmore et al., 2002). De plus, passé un certain stade d'éco-anxiété, les individus deviendraient moins aptes à lutter contre le CC (Mouguiama-Daouda et al, 2022), en développant par exemple des symptômes de burn out (e.g., Cox, 2011). Le projet de cette thèse consiste à investiguer l'impact à court et long-terme des différentes réponses pour faire face au CC sur 1) le maintien de leur équilibre psychologique et 2) leur efficacité pour lutter contre le CC. Lors de cette thèse, nous nous aidons de la littérature sur les émotions et les troubles de l'humeur et d'une approche principalement expérimentale pour tenter d'expliquer pourquoi les individus ont des réactions différentes face au CC. Un enjeu primordial est de mieux comprendre comment un individu peut considérer le CC comme la menace majeure qu'il représente tout en gardant un certain équilibre psychologique.